Réunis pour un 41e congrès à Reims entre le 23 et 26 novembre, les délégués de la fédération CGT des cheminots (première organisation syndicale à la SNCF) ont notamment désigné Gilbert Garell, cadre, pour succéder à Didier Le Reste au poste de secrétaire général. Parmi les textes votés, on relève notamment une volonté de s’adresser et d’organiser les salariés des entreprises ferroviaires privées qui opèrent sur le réseau depuis l’ouverture à la concurrence. Une partie des discussions a tourné autour de la nécessité de s’adresser aux agents de maîtrise et cadres, de plus en plus nombreux à la SNCF, en comparaison avec une exécution toujours majoritaire en proportion, mais en baisse. Traditionnellement, l’encadrement étant globalement moins combatif, moins enclin à la grève, cette volonté peut en partie se comprendre comme une tentative à long terme de modérer l’orientation, le langage, les pratiques syndicales. Les échanges ont donc été nombreux autour des « modalités d’actions » (grève reconductible, grève carrée, etc.) à défendre dans les prochains conflits, à la lumière des difficultés à mobiliser évoquées par certains militants. En conclusion, les délégués ont signifié leur attachement à un syndicalisme de classe qui doit notamment s’exprimer sur le terrain de la grève reconductible (« dans un esprit de responsabilité » selon Didier Le Reste), et la nécessité de nouvelles mobilisations interprofessionnelles. Reste à voir maintenant la traduction concrète de ces motions et résolutions.