En 2020, le conseil départemental du 22, à majorité de droite, avait voté le passage à un agent par saleuse, malgré l’opposition des personnels et des syndicats, des actions comme l’envahissement de l’hémicycle avaient entraîné le report des sessions des élus. Au budget 2021, la mise en place de cette organisation de viabilité hivernale avait conduit à la suppression officielle de 22 postes sur les routes départementales.
La CGT, a la tête de l’intersyndicale, a mené plusieurs actions, mais sans obtenir le retrait de cette mesure. Mais, suite au travail de la CGT en CHSCT, le conseil départemental avait été contraint de confier deux enquêtes au centre de gestion des Côtes-d’Armor et à l’inspection du travail. Les conclusions accablantes de ces audits ont débouché sur des préconisations que la collectivité a minimisées.
Des agentEs anxieux, stressés mais remontés
Le 1er juillet 2021, la nouvelle majorité de gauche (PS-PC-EÉLV) prenait les rênes du département. La CGT, sans grande illusion, n’imaginait tout de même pas tomber sur l’attitude de cette nouvelle majorité au cours de la séance du budget modificatif lors de la journée d’action du 15 novembre. Sans état d’âme ni aucun remord, le nouveau président (PS) a en effet prolongé le travail de casse du service public.
À l’appel de la CGT, de FO et SUD1, 80 agents ont envahi une nouvelle fois l’hémicycle lors de la session budgétaire pour dénoncer les suppressions de personnel et demander un moratoire sur la conduite à un des saleuses (14 circuits à un en 2020, les 24 circuits en 2021).
L’évaluation des risques faite par l’administration conclut à plus de 90 % de risques importants ou critiques dans cette situation dangereuse de travail isolé.
Les seules propositions à l’issue de cette action sont la mise en place d’un nouveau DATI (dispositif alerte travailleur isolé), le troisième en deux ans, et l’annulation de la suppression de 11 postes… déjà actée par une grève en début 2021.
Bilan de l’action du 15 novembre : du foutage de gueule et des agentEs anxieux, stressés mais remontés. La discussion du budget, reportée au lundi 29 novembre, était déjà dans notre viseur. Et, fait extraordinaire, victime de son courage politique, la majorité a décidé de tenir la session samedi 20 novembre, journée où les agentEs du conseil départemental ne travaillent pas et où les locaux du CD 22 et de la préfecture sont fermés à double tour.
Nous avions connu une gôche caviardée, nous avons désormais une gôche bunkérisée. Et nous nous attendons patiemment à de bonnes averses de neige...
- 1. La CFDT brillant par son absence.