Le Conseil général de Seine-Maritime, à majorité socialiste, a divisé par deux le budget de la prévention spécialisée. 6,8 millions en 2012… 3,4 millions en 2013. Une conséquence directe du budget d'austérité, voté par les députés socialistes, qui gèle l'enveloppe de l’État aux collectivités territoriales et prévoit de la réduire de 1,5 % pour les deux prochaines années. Un budget qui taille dans le social, la mission essentielle des conseils généraux. Et comme depuis l'arrivée des socialistes au pouvoir, le conseil général ne réclame plus à l’État les 820 millions d'euros qu'il lui doit pour transfert de charge non compensé, c'est l'austérité assurée.Manifestation à Rouen devant le conseil général, le jour du vote, de 150 éducateurs de rue, avec des jeunes des quartiers, Canteleu, Darnetal… Occupation et haka dans le hall du CG d'une quarantaine d'éducateurs, avec des panneaux « le changement, c'est maintenant », pour dénoncer un budget qui va supprimer une centaine d'éducateurs de rue dans le département, mettre la prévention par-dessus bord, et la police comme seule réponse à la délinquance. Un budget qui réduit aussi la masse salariale du CG 76. « Une machine à broyer les espoirs » selon Jean-Louis Jegaden, porte-parole des élus PCF-Front de gauche au conseil général… qui se sont pourtant honteusement abstenus sur ce budget d'austérité « pour être les plus utiles possible, au sein de notre majorité ». « Au sein de notre majorité », c'est bien le problème. Comment être dans une majorité qui pratique l'austérité ? Si ce n'est pour préparer les discussions qui commencent avec le PS pour les municipales de mars 2014.Frank Cantaloup