En 2012, le candidat Hollande avait fait de la baisse du chômage une question clef de son quinquennat. Son bilan est sans appel : près de 6, 5 millions de chômeurs aujourd’hui. Ce résultat est le fruit de sa politique. Pour lutter contre le chômage, il faut partager massivement le travail et interdire les licenciements. Il y a urgence !
Lors d’une interview au JDD, le 15 avril 2012, le candidat Hollande déclarait alors : « le chômage n’est pas une fatalité. Et j’inverserai la courbe ». Le 25 avril 2012, lors d’une conférence de presse, Hollande réitérait son engagement, et précisait : « J’accepterai d’être jugé sur cette promesse »...
En quatre ans, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 1,4 million et rien ne semble arrêter cette courbe ascendante, puisque chaque mois, si certains trouvent heureusement un travail, ou sont sortis des statistiques (radiations, etc.), il y a environ 500 000 nouveaux inscritEs, cela sans oublier les chômeurEs en fin de droits ou les radiéEs qui quittent les statistiques.
Il n’y a jamais eu autant de chômeurs et de précarité : plus de 85 % des embauches en France se sont faites en contrat à durée déterminée (CDD), les emplois stables en contrats à durée indéterminée (CDI) et à temps plein représentant désormais moins de 13 % des embauches. Et si, pour ceux qui ont un emploi, le CDI reste majoritaire, les attaques contre le droit du travail limitent la sécurité des salariéEs.
Avec derrière ces statistiques, des millions de vies fragilisées, précarisées et brisées. Des millions de personnes qui survivent.
Des politiques pour l’emploi... qui font exploser le chômage !
Hollande nous avait « droit dans les yeux » jurer qu’il allait, lui président, « inverser la courbe du chômage ». Pour cela, il a accéléré la baisse du « coût du travail », multiplié les milliards, juqu’à 40 milliards cette année, aux entreprises via le CICE et des baisses de cotisations sociales employeurs, amplifié le démantèlement du droit du travail à travers la loi Macron et la loi travail.
Le code du travail handicaperait les entreprises dans leur course à la compétitivité ? Il suffit donc de permettre à ces dernières de se libérer de leurs entraves en permettant de licencier sans problème et en réduisant au maximum les droits des salariéEs, comme le prévoit la loi travail. Une loi qui permet aussi la dérégulation du temps de travail.
Tout au long de son quinquennat, mettant ses pieds dans ceux de la droite, Hollande n’a pas innové, bien au contraire, accélérant les politiques antisociales. Et le résultat est fameux : de plus en plus de chômeurs...
Partager le travail, en finir avec la précarité
Pour le NPA et son candidat Philippe Poutou, la première chose que devrait faire un gouvernement répondant aux besoins sociaux serait de permettre à toutes et tous de travailler, en partager le travail. Pour cela, il faut commencer par réduire le temps de travail, aller jusqu’à 30 heures de travail hebdomadaire avec embauches et sans perte de salaire.
De même, le droit à l’emploi exige évidemment que soit mis fin aux contrats précaires (CDD et intérim), qui ne servent qu’à ajuster au plus près les effectifs, à la semaine, voire au jour, afin de garantir le maximum de profits. Les prétendues « réformes », toujours tentées contre le contrat de travail, ne visent qu’à précariser tous les contrats, à niveler vers le bas. C’est dans le sens inverse qu’il faut aller, en imposant un seul contrat, le CDI, assorti dans chaque branche des meilleurs accords collectifs d’entreprise étendus à toute la branche.
Pour le droit à l’emploi, interdire les licenciements
Le système marche à l’envers : il faut poser l’emploi non comme une possibilité économique, mais comme un droit social. Pour cela, il faut mettre hors la loi le licenciement, en instituant la pérennité du contrat de travail, au-delà des changements de poste ou de qualification, un contrat de travail sous la responsabilité totale de l’employeur, de la branche professionnelle ou du patronat local, au-delà des aléas de telle ou telle activité.
À l’instar de ce qui concerne les personnels titulaires de la fonction publique, le salarié doit avoir la garantie du maintien de son contrat de travail, de son salaire et de son évolution de carrière. Évolution technologique, formation et reconversion doivent se faire dans une stricte continuité de ce contrat de travail.
Imposer l’interdiction des licenciements, c’est imposer le droit à l’emploi, à la reconnaissance d’un droit social, c’est enfoncer un coin décisif dans la propriété privée des moyens de production, dans le pouvoir du patronat.
Imposer de telles mesures concernant le partage du travail ou l’interdiction des licenciements, cela reste possible, comme les salariéEs ont pu imposer la journée de huit heures, la semaine de 40 heures, les congés payés ou l’interdiction du travail des enfants. La grande majorité des droits obtenus par le monde du travail l’ont été par l’action collective. 80 ans après le Front populaire et sa grande grève de juin 1936, sachons nous en rappeler... Et le faire (re)vivre !
Sandra Demarcq