Publié le Lundi 29 avril 2013 à 19h18.

Discriminations : odieuse gare de « triage »

Gare du Nord, le 8 mars 2013, le président israélien Shimon Peres arrive à Paris par le train Thalys de 10 h 35. La SNCF a commandé le service de porteurs auprès de sa filiale Itirémia pour s’occuper des bagages de la délégation israélienne. La veille, les responsables de la filiale se sont livrés à un étrange exercice : ils ont fait le tri parmi les salariés.Le but était d'éviter que des musulmans fassent partie de l’équipe accueillant Peres et le reste de la délégation israélienne. Un tri raciste écartant d'office tous les noirs et Arabes qui auraient pu être musulmans…Lorsque l’affaire est rendue publique quelques semaines plus tard par le syndicat Sud Rail, la SNCF tente de se disculper en évoquant pêle-mêle son ignorance des faits, des consignes provenant de l’ambassade israélienne et du ministère des Affaires étrangères qui ont nié avoir donner de telles consignes. Lors d’un CHSCT extraordinaire, le directeur d’Itiremia a admis partiellement les faits. De plus, un contrôleur du Thalys et un conducteur de manœuvre SNCF auraient été empêchés de croiser Peres.Racisme ordinaire…Qu’ils soient le résultat de l’initiative zélée d’un petit chef ou de consignes du corps diplomatique israélien, ces faits révèlent crûment la banalisation du racisme au sein de la SNCF comme de la société française. La SNCF est actuellement encore en procès pour discrimination contre plus de 800 travailleurs marocains et l’accès au statut cheminot est aujourd’hui encore interdit aux étrangers extra-européens. Dans un contexte politique où le racisme et l’islamophobie imprègnent la scène politique, il s'agit bien d'un tri raciste entre salariés d’une même entreprise.Ironie, Peres venait ce jour-là pour faire un « plaidoyer pour la paix » entre les religions juive et musulmane. Plutôt une tentative de se donner bonne conscience et respectabilité, tant que subsistent le racisme d’État en Israël, les discriminations, les vexations et l’occupation des terres palestiniennes.Correspondants