Le maire d’Angoulême Xavier Bonnefont (DVD) n’en est pas à sa première tentative pour faire disparaître les « marginaux », « zonards », « voyageurs » et « jeunes » des yeux des passantEs. Après les bancs grillagés en 2014, l’arrêté qui vient de d’être pris interdit l’occupation abusive de l’espace public. Les définitions proposées par l’arrêté sont volontairement larges et floues.
Ledit arrêté cible les personnes assises, debout ou allongées ainsi que les « individus regroupés de manière immobile ou peu mobile, n’étant pas en transit et générant des nuisances ». En somme, toute personne étant plusieurs minutes dans un même lieu peut se voir verbalisée.
Une centre-ville non accessible à toutEs
Il paraît évident que cet arrêté ne cible que les personnes racisées, minorisées, pauvres et en difficulté qui ont besoin de ces lieux publics accessibles pour se sociabiliser. Faire disparaître ces personnes de ces lieux c’est aussi rendre les maraudes plus difficiles pour les associations d’aides aux plus démunis. Mais c’est surtout une politique anti-pauvres supplémentaire.
Rappelons aussi que la ville d’Angoulême n’est pas un modèle d’accessibilité. Elle est difficile d’accès pour les personnes à mobilité réduite : rues pavées, petits trottoirs, trop rares arrêts de bus accessibles aux personnes à mobilité réduite pour contrebalancer les dénivelés. Ces personnes qui ne peuvent rester longtemps en station debout vont aussi se voir pénalisées par cet arrêté.
Plutôt que de créer des conditions favorables à toutEs, Xavier Bonnefont décide d’invisibiliser celles et ceux qu’il considère comme des problèmes en les éloignant du centre d’Angoulême.
Avec l’inflation qui précarise la population et touche encore plus durement les plus pauvres, la réforme des retraites, la loi anti-squat : le contexte est particulièrement difficile pour les pauvres et les précaires. L’arrêté de Xavier Bonnefont s’inscrit dans une politique indécente de criminalisation de la pauvreté.
Rendre l’espace public aux habitantEs
Le NPA a dénoncé une nouvelle fois la politique de la ville dans un communiqué et demandé que cet arrêté soit jeté à la poubelle. Nos propositions pour améliorer la vie des plus pauvres et de tous les habitantE en cette période estivale sont bien différentes : la réquisition des logements vacants, et la mise en place d’auberges de jeunesse, et de logements d’urgence notamment pour les victimes de violences conjugales ou intra-familiales ; la suppression de la vidéosurveillance ; la suppression des plans de mobilier urbain anti-SDF. Mais aussi : la restauration collective gratuite, avec du bio et du local ; la création d’un restaurant public municipal offrant un repas gratuit par jour ; la mise en place de fontaines à eau potable ; la mise en place de plus de toilettes publiques ; l’ouverture de douches municipales ; l’augmentation du nombre de bancs et tables publics ; la plantation d’arbres afin de garantir des espaces à l’ombre ; la mise en place de la gratuité des bus afin de limiter le nombre de voitures dans le centre-ville ; et enfin, la dissolution de la police municipale pour déplacer ce budget vers des services publics utiles à la population.
Nous avons interpellé le maire, Xavier Bonnefont, pour lui demander de retirer cet arrêté dégoûtant ! Il serait temps de faire preuve d’un peu d’humanité ! Le NPA restera pas les bras croisés face à un tel dénigrement.