Éboueurs, balayeurs, chauffeurs, agents de tri et de traitement des déchets... ont participé le 12 mai à un mouvement national à l’appel de la CGT, syndicat majoritaire dans le secteur, mouvement parfois reconduit jusqu’au 15 mai. Ils réclamaient notamment une meilleure prise en compte de la pénibilité.
La participation à la grève a été importante dans plusieurs entreprises privées et dans certaines collectivités locales. La filière compte quelque 35 000 agents dans le public et autant dans le privé. Aujourd’hui, les agents du privé peuvent partir en retraite à 60 ans et ceux du public à 57 ans. Pour les fonctionnaires, cet « avantage » n’est pas assorti d’un taux plein. Il faut en effet travailler jusqu’à 62 ans pour obtenir ce taux plein. Dans le privé, le compte pénibilité, décidé en 2013, va être mis en place l’an prochain. Il donnera lieu à deux ans de bonification, au mieux, pour les départs en retraite… Mais seulement pour la prochaine génération, car cette loi n’a pas d’effet rétroactif.
Les entreprises doivent payerUne étude de l’ARSS (Actes de recherche en sciences sociales) démontre que les professionnels de cette branche ont « 17 ans d’espérance de vie en bonne santé de moins que les cadres et administratifs » et vivent cinq ans et demi moins longtemps. L’objectif d’obtenir la reconnaissance de la pénibilité des métiers, avec notamment un départ à la retraite anticipé entre 5 et 10 ans selon les postes, et la semaine de 28 heures. La CGT remet en cause le « fini-parti », accord tacite appliqué dans de nombreuses collectivités et qui permet de partir quand la collecte est finie. En effet, cette pratique permet de donner plus de travail que ce que les gens feraient normalement dans le même temps. Elle réclame aussi une législation pour encadrer les pratiques du service de collecte des déchets, et demande à l’État d’orienter sa politique sur le principe « pollueur-payeur » : faire peser le coût de la collecte et du traitement des déchets davantage sur les entreprises.
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