Publié le Mercredi 18 décembre 2013 à 19h56.

Édito : Salaire minimum, profits maximums

Michel Sapin a annoncé que l’augmentation du Smic au 1er janvier 2014 sera de 1,1 %. Le salaire minimum passera de 9,43 euros de l’heure à 9,53 euros brut, soit 10 centimes de plus par heure d’exploitation, 12 euros nets par mois.Alors qu’il y a quelques mois, ce gouvernement a accordé 20 milliards d’euro de cadeaux fiscaux aux entreprises, il n’octroie que quelques centimes d’euros à environ 3,1 millions de salariéEs. Un nombre de smicards qui a progressé d’un demi-million en 2012, soit 13 % selon les chiffres du ministère mal nommé du Travail et de l’emploi. En n’augmentant le Smic que de la seule « hausse légale » automatique, le gouvernement Hollande-Ayrault s’aligne, une fois de plus, sur la pensée unique patronale.Car Sapin ose parler de « gain de pouvoir d’achat » à la veille de la hausse de la TVA qui pénalisera avant tout les classes populaires, sans compter toutes les autres augmentations d’ores et déjà annoncées : transport public, mutuelles, assurances… Il méprise la majorité de la population et montre dans quel camp social il se place. Quand il dit que cette hausse ridicule doit « préserver l’emploi des salariés », il reprend à son compte le discours du Medef et des libéraux sur le coût du salaire « trop élevé » qui pèserait sur la compétitivité des entreprises.Pendant ce temps, les 500 plus riches de France se sont enrichis de 25 % en un an, les dividendes versés aux actionnaires par les entreprises du CAC 40 et bien d’autres sont en hausse. C’est la logique du système capitaliste où une minorité exploite le plus grand nombre pour fabriquer le profit de quelques-uns.Licenciements, suppressions d’emplois, salaires, attaques contre les services publics et la protection sociale, injustice fiscale, austérité… Les raisons sont de plus en plus nombreuses pour l’ensemble des salariéEs, des précaires, des privéEs d’emplois de s’opposer à ce gouvernement au service du patronat et des plus riches ! Et de se mobiliser pour obtenir, dans le privé comme dans le public, des augmentations de salaires substantielles, à commencer par l’augmentation du Smic à 1 700 euros net.

Côme Pierron