Depuis mai 2012, les patrons, qu’ils soient « pigeons » ou non, n’ont eu de cesse de se plaindre du « coût du travail » les empêchant d’être compétitifs, du poids de la fiscalité les étranglant, du carcan du code du travail, et autres fadaises défendues par le patronat depuis de nombreuses années. C’est vrai qu’au vu de leurs rémunérations, leurs fins de mois doivent vraiment être difficile… Car au moment même où on met à la rue des milliers de salariéEs, où d’après la dernière étude de l’Insee, les salaires sont en baisse effective depuis 2008, les patrons sont dans une réelle galère : leurs rémunérations n’ont jamais été aussi élevées, ainsi que les profits. Selon une enquête du magazine internet Basta ! Mag, on apprend qu’en moyenne les patrons des 47 plus grosses sociétés françaises cotées en bourse gagnent 77 fois plus que leurs salariés. Vous avez dit égalité ?De plus, après avoir annulé en 2012 le bouclier fiscal de Sarkozy, le gouvernement a rétabli en 2013 un plafonnement de l’impôt sur la fortune. Résultat : chacun des 7 630 millionnaires voient cette année leurs impôts baisser de 100 000 euros en moyenne. Ceux dont le patrimoine dépasse les 10 millions d’euros bénéficient de 90 % de ce nouveau cadeau fiscal, soit une petite économie de 237 663 euros en moyenne. Après les 20 milliards du Crédit impôt compétitivité et la baisse de l’impôt sur les sociétés, les riches et le patronat peuvent effectivement se plaindre ! Alors que dans le même temps, ce gouvernement a maintenu le gel du barème de l’impôt sur le revenu qui a rendu imposables environ 1 million de ménages qui jusque-là étaient non imposables. Sans parler de l’augmentation de la TVA au 1er janvier prochain qui pénalisera avant tout les plus pauvres. Vous avez vraiment dit égalité ?Pendant sa campagne électorale, le candidat Hollande avait fait de « la bataille de l’égalité » un de ses thèmes centraux. Dix-huit mois après son arrivée au pouvoir, les inégalités n’ont jamais été aussi criantes, accentuées par une politique d’austérité et d’injustice profitant aux seuls riches et au patronat. Face à cette politique, il y a urgence que celles et ceux qui s’opposent à gauche à ce gouvernement prennent leur responsabilité et offre une autre voie, trace une autre perspective, celle d’un gouvernement anti-austérité.
Sandra Demarcq