La surpopulation explose dans les prisons françaises. Un phénomène qui n’est pas nouveau1. 34 associations, syndicats et institutions proposent une solution.
75 677 au 1er janvier 2024 ! C’est le nombre de personnes enfermées dans les prisons françaises. Il atteint des records, sans cesse battus, de plus en plus rapidement dépassés ! Il y avait, au premier mai 2023, 73 162 prisonnierEs en France ! La densité carcérale est maintenant de 123 détenuEs pour 100 places, taux qui atteint 148,5 dans les maisons d’arrêt (courtes peines), au delà de 200 % dans 11 établissements !
On imagine ce qu’il en résulte pour les conditions de vie des détenuEs : nombre d’entre eux et elles dorment par terre dans une cellule trop petite, avec un accès limité aux toilettes, sans intimité. Et cela rejaillit également sur l’ambiance, augmentant les tensions, les conflits, la nervosité des gardiens, les brimades.
Diminuer, c’est possible !
De plus en plus nombreux, les professionnelLEs le disent, il est possible de résoudre cette question : il suffirait de diminuer le nombre des détenuEs. C’est tout à fait possible, la période des confinements liés au covid l’a montré ! Pas besoin de construire 15 000 places supplémentaires : ça ne fonctionne pas, plus on construit, plus on remplit ! Il s’agirait de ne pas retenir enfermées des personnes qui n’ont pas été jugées (20 % des détenuEs) et celles qui sont condamnées à de courtes peines (20 % des détenuEs). L’on pourrait aussi en finir avec la comparution immédiate (qui donne lieu à 8 fois plus de condamnations qu’en procédure normale !). Bref, il y a de la marge !
Il faut simplement la volonté politique de le faire ! Or, ce refus obstiné s’explique par la politique pénale de ce gouvernement (et de ses prédécesseurs). C’est précisément elle qui provoque la surpopulation, et qu’il ne veut pas changer pour de pures raisons idéologiques !
Campagne pour une régulation !
Ce qui est nouveau, c’est la campagne2 pour imposer au gouvernement « un dispositif contraignant de régulation de la population carcérale. 34 associations, syndicats et institutions lui demandent de s’y résoudre », estimant qu’« il n’est plus possible d’accepter qu’en France, les personnes détenues soient soumises à des conditions inhumaines. Sans attendre les nécessaires réformes de fond, une solution d’urgence existe et fait l’objet d’un large consensus : une régulation carcérale, qui doit absolument être contraignante pour produire des effets. Il est grand temps que le gouvernement s’en saisisse ».
Cela ne résoudrait certes pas la question de l’enfermement, inhérent à la société capitaliste, mais pourrait au moins aider à mettre fin à une certaine indignité !
- 1. Voir le dossier dans le numéro 667 de l’Anticapitaliste du 22 juin 2023
- 2. https://oip.org/communiq…