Le vendredi 23 décembre 2022, en pleine période d’achats de Noël, à l’initiative de la CGT, des salariéEs de quatre magasins Fnac à Paris (Ternes, Forum des Halles, Montparnasse, Saint-Lazare) et d’autres en région se sont coordonnés pour se mettre en grève.
« On a décidé de choisir cette date de grande fréquentation et de se mettre en grève en même temps pour envoyer un message fort à la direction, car nos salaires stagnent. Ils ont utilisé le prétexte des réévaluations de salaires dans notre branche pour justifier de soi-disant augmentations lors des NAO [Négociation annuelle obligatoire]. Même schéma pour ce qui concerne le salaire d’entrée à la FNAC, il n’évolue que parce que le SMIC augmente, les hausses ne sont donc pas effectives. Ça fait bien longtemps qu’il n’y a pas eu de vraies augmentations collectives des salaires », indique Glareh, représentante du personnel CGT Fnac Saint-Lazare.
Dans le contexte de l’inflation actuelle, les revendications principales des grévistes portent sur les conditions de travail mais surtout sur la hausse des salaires.
Une redistribution des richesses injuste
Alors que la FNAC a enregistré de gros chiffres d’affaires depuis le confinement, notamment grâce au click and collect, non seulement les conditions de travail se dégradent avec la multiplication des tâches pour les salariéEs, en effectifs insuffisants, mais les salaires ne suivent pas.
« La dernière augmentation a été de l’ordre de 3 % alors que l’inflation est de 6 %, le pass Navigo augmente de 12 %, les prix de l’énergie explosent, on n’ y arrive plus, on réclame des salaires décents ! », explique Marlène, libraire depuis 22 ans à la Fnac Saint-Lazare.
« De l’argent, il y en a, dans les caisses du patronat ! » pouvait-on entendre de la part des grévistes muniEs d’un mégaphone postéEs devant le magasin de Saint-Lazare.
Glareh poursuit : « L’argent on sait qu’il est redistribué assez allègrement aux actionnaires, et que la force de travail elle est en magasin, avec pour nous des conditions de travail qui se dégradent, donc à un moment donné il faut prendre en compte celles et ceux qui produisent réellement les richesses. L’année dernière suite à une mobilisation nous avions obtenu une prime, c’est pas ce qu’on souhaitait, mais c’était déjà une petite victoire, alors nous continuerons de nous battre car seule la lutte paie.»