Près de 400 participantEs sur la journée, 30 organisations représentées sur la centaine que compte désormais le Front social – et une quarantaine d’autres venues en observatrices – ainsi que les deux tiers des 25 collectifs locaux dénombrés à ce jour : la première rencontre nationale du Front social, qui s’est tenue samedi dernier à Paris, a été un succès.
Même s’il a été question du contenu des futures ordonnances visant à « réformer » le code du travail, c’est la méthode elle-même, conçue pour couper court à toute contestation, qui a été pointée. Ainsi, Solidaires Industrie a rappelé que le gouvernement avait son calendrier, désormais connu de tous, et qu’il fallait urgemment construire le nôtre.
Même si le rôle d’entraînement des confédérations est indispensable et que le Front social n’a pas vocation à s’y substituer, il est urgent de préparer la riposte aux régressions qui se préparent. C’est pourquoi l’arrêt des discussions avec le gouvernement est un préalable. Au lieu de s’embourber dans des réunions tout l’été, c’est bel et bien la lutte et le blocage du pays qu’il faut préparer dès maintenant : la réussite des rassemblements prévus le 19 juin prochain, après le second tour des législatives qui, en dépit d’une abstention record, devrait porter les candidatEs macronistes au pinacle, sera capitale, que ce soit à 18 heures sur Paris devant l’Assemblée nationale et dans onze autres villes (à ce jour).
Au cœur des luttes
La solidarité avec les luttes était omniprésente, avec la venue d’une délégation – ovationnée – de grévistes de l’usine MATT dans l’Aisne, du Campanile Tour Eiffel, de représentantEs des ZAD de Bure et de Notre-Dame-des-Landes ou contre la répression subie par Antonin Bernanos.
La réunion a aussi été l’occasion d’affiner le profil du Front social sur son rapport aux organisations politiques, par la présentation du collectif d’animation qui doit être féminisé, et autour de la discussion d’un manifeste. Sur ce dernier, il faut reconnaître que beaucoup de participantEs projettent sur lui davantage que ce qu’il est en mesure de faire, tout du moins à ce stade.
« Il vient une heure où protester ne suffit plus. Après la philosophie, il faut l’action », selon Victor Hugo. La régression sociale ne se négocie pas et ne passera pas par ordonnance ! L’antidote, c’est de préparer une mobilisation générale du monde du travail mais aussi de la jeunesse et des sans-droits, de toutes celles et ceux qui sont déjà victimes de ce système et que la politique de Macron ne pourra que davantage précariser.
LD