Publié le Mercredi 22 novembre 2017 à 11h56.

Front social : On a marché sur l’Élysée

En réunissant, en seulement un mois, près de 3 000 manifestantEs, dont plusieurs centaines venus de toute la France, pour prendre symboliquement le chemin de l’Élysée, le Front social a fait samedi 18 novembre la démonstration, certes encore modeste, que des mobilisations unitaires, nécessaires pour faire front face à la politique d’Emmanuel Macron, sont à portée de main pour peu qu’on s’y attèle.

Cette marche est un succès non seulement parce qu’elle arrive alors que le mouvement de contestation des ordonnances est à la peine, mais aussi parce que la participation, au regard de celle de la manifestation parisienne du 16 novembre dernier et de l’arc de forces qui y appelait, n’est pas négligeable. Plus encore, alors que toutes les organisations syndicales et politiques étaient invitées à contribuer à sa réussite (seules le NPA et Solidaires ont finalement répondu positivement), elles auront dû se positionner à cet effet, que ce soit en y participant in fine comme La France insoumise, représentée entre autres par Éric Coquerel, en déclinant l’invitation (Ensemble !), voire en critiquant l’initiative (Alternative libertaire).

Après de brèves prises de parole, place Péreire, de représentantEs des grévistes de Holiday Inn, de Gaël Quirante (SUD PTT), de Mickael Wamen (CGT Goodyear) et de Marie du Front social Rouen (une dizaine d’autres collectifs locaux avaient aussi fait le déplacement), le cortège dynamique s’est ébranlé pour arpenter, sous les yeux ébahis d’habitantEs peu familiers des défilés revendicatifs, les beaux quartiers.

Unité et radicalité

De rares manifestantEs issus du cortège de tête auront certes, comme lors des manifestations syndicales de ces dernières années, fait payer cher aux vitrines des banques croisées sur le chemin tout comme à la façade de l’ambassade d’Arabie saoudite, sans que la manifestation ne dévie de son objectif. Arrivée boulevard Haussmann, elle a finalement été nassée peu avant le point officiel de dispersion, situé à 500 mètres du palais élyséen, mais l’intervention des organisateurs et la cohésion entre le millier de manifestantEs restant auront permis d’en sortir sans fouilles, ni contrôle, après deux heures d’attente.

Fort de ce succès, le Front social s’adresse à nouveau à tous les responsables de la gauche associative, syndicale et politique en leur donnant rendez-vous ce mercredi autour d’une idée simple : mettons-nous d’urgence autour d’une table pour discuter d’un plan de bataille face au président des riches. Chiche ?

LD