Publié le Jeudi 7 octobre 2010 à 22h54.

Grève des infirmiers anesthésistes

Depuis plusieurs mois, les infirmiers anesthésistes diplômés d’État (IADE) sont en lutte pour obtenir la reconnaissance de leur diplôme au niveau bac+5, une revalorisation salariale, le maintien de la catégorie active, l’exclusivité de l’exercice et la prise en compte de la pénibilité de leur travail. En effet, ils constituent la cheville ouvrière des blocs opératoires en lien avec les chirurgiens et les médecins anesthésistes. Depuis plusieurs mois, le ministère les fait lanterner de rendez-vous en groupe de travail, c’est la raison pour laquelle ils ont décidé de hausser d’un cran leur mobilisation. D’abord en s’organisant massivement en collectifs unitaires locaux départementaux et régionaux, en lien avec les syndicats (Ufmict CGT, SUD santé-sociaux). Ensuite, en utilisant des formes de lutte inédites comme le blocage des voies SNCF de la gare Montparnasse le 18 mai dernier.Vendredi 1er octobre, une nouvelle et septième journée nationale était organisée à Paris sur  les revendications et face aux menaces qui pèsent sur le décret de compétences organisant la profession au niveau national. La manifestation sur les Champs-Élysées au niveau du Fouquet’s, célèbre cantine présidentielle, a réuni près de 2 000 IADE fortement encadrés par la police dont une brigade en civil. La manifestation se déplaçait ensuite devant le siège de l’UMP puis devant le ministère où une délégation était reçue. Dans la soirée, les manifestants ont été violemment agressés par les forces de police avec gazage massif et de nombreuses arrestations. La délégation au ministère a été expulsée par la police qui a défoncé une porte. L’émotion et la colère sont grandes parmi les infirmiers anesthésistes et au-delà parmi tout les personnels soignants. Le résultat ne s’est pas fait attendre : lundi 4 au matin, la grève se développait comme une trainée de poudre dans de nombreux services à la suite d’un préavis syndical de grève reconductible. Le même jour, une délégation a rencontré Olivier Besancenot.Nul doute que le mouvement saura trouver les moyens de faire le lien avec les grèves qui se développent dans plusieurs hôpitaux contre les projets de restructuration. Roland Foret