Avec un taux de grévistes d’environ 50 % et une manifestation nationale à Paris, de République à la direction générale, rassemblant entre 1 500 et 2 000 salariéEs des quatre coins de France, cette journée de grève est une indéniable réussite. Il faut dire que les conditions de travail dégradées, la surcharge du travail et le sous-effectif récurrent, les précaires maltraités, les missions dévoyées et nos métiers déqualifiés (dernier exemple en date : la mise en place de l’EID – entretien inscription diagnostic – qui consistera à faire réaliser par un agent avec une formation de quatre jours, ce qui était fait auparavant par deux !) forment un cocktail détonnant dans un contexte où l’existence même de Pôle emploi à terme n’est pas assuré pour le plus grand profit des officines de placement privés qui considèrent le chômage comme un marché juteux. Il aura donc suffi de l’annonce de suppression de 1 500 CDD non renouvelés, et de 300 CDI par non-remplacement des départs à la retraite dans une situation sociale agitée pour mettre le feu aux poudres. Mais cette expression de la colère des salariés de Pôle emploi ne doit pas être un feu de paille d’une journée, car le directeur général, Christian Charpy, n’a rien lâché. Il a ostensiblement montré une fois de plus tout son mépris pour les salariés et leurs revendications, préférant voir les gardes mobiles, chargés de transformer la DG en véritable bunker, les frapper et les gazer devant le siège. Il est évident que Charpy est une courroie de transmission de la politique de Sarkozy et du Medef qui vise à faire payer la crise du capitalisme à la classe ouvrière : mise en place de l’austérité qui se traduit à Pôle emploi par la diminution des effectifs, la baisse des budgets de fonctionnement et d’intervention, et par le gel des salaires..., et d’autre part la casse de la protection sociale pour ouvrir ces nouveaux marchés aux assurances privés et aux banques : l’année prochaine, une nouvelle convention Unedic sera mise en place. Il est à craindre qu’après les retraites et les premières annonces de nouvelles attaques contre la Sécu, l’indemnisation du chômage soit sous les feux nourris des capitalistes et de leurs laquais du gouvernement. L’intersyndicale au niveau national réfléchit aux suites à donner à la grève du 9 novembre (grève tournante par grande région, par exemple) sur nos revendications propres. Nous devons nous organiser à la base avec l’aide des syndicats, tenir des assemblées générales pour décider des modalités de notre lutte (grève, occupation de site, etc.) et de nos revendications au niveau des sites, des agglomérations et même au niveau régional. Mais au-delà, puisque nous nous confrontons à une politique globale, il est important que les salariés de Pôle emploi se lient aux autres secteurs en lutte et participent à la construction d’un rapport de forces global contre Sarkozy, Charpy, le patronat et les capitalistes. Correspondants
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