Publié le Jeudi 15 avril 2010 à 16h26.

Grève reconductible à France Transfos....

Les salariés des trois sites mosellans de France Transfo d’ Ennery, de Maizières-lès-Metz et de Marange-Silvange viennent de faire 18 jours de grève à l'appel de l'intersyndicale CGT-CFDT-FO pour l’augmentation de leur salaire. France –Transfo a été racheté par le groupe Schneider Electric qui impose de nouveaux critères de rémunérations pour les salariés. Lors de la négociation annuelle obligatoire sur les salaires 2010, la direction n'a pas trouvé mieux qu'une proposition générale de 1,2 % accompagnée d'augmentations individuelles de 1,1 % et d'une prime exceptionnelle éventuelle liée au chiffre d'affaire atteint en fin d'année. Compte tenu des marges de l'entreprise et des efforts de productivité qui ont déjà été demandés aux travailleurs les mois précédents, les organisations syndicales ont considéré comme légitime une augmentation mensuelle de 150 euros. Le faible niveau général des salaires dans l'entreprise a été masqué dans le passé par l'attribution régulière de primes liées aux résultats. Mais la crise est passée par-là. La variante «prime», très aléatoire, péjore maintenant considérablement le pouvoir d'achat, au point où certains salariés de l'entreprise sont également assujettis au RSA en complément de salaire pour faire vivre leur famille. La production de transformateurs a été complètement bloqué avec 95 % de grévistes dans les ateliers. Le personnel intérimaire non gréviste n’a pas pu assurer la production. Mais la Direction est restée intransigeante jusqu’au bout et a eu recours au tribunal pour mettre fin au blocage des portes. Après une ultime négociation, l’augmentation générale a été portée à 2,3% soit un plus de 0,9% par rapport à la proposition initiale. C’est peu de chose par rapport à la revendication de 150 euros qui était considérée comme un minimum pour améliorer le pouvoir d’achat et vivre décemment. Beaucoup de salariés reprennent le travail dans l’amertume et s’interroge sur les conditions du déroulement de la lutte. Ils considèrent qu’avec quelques jours de grèves supplémentaires, la direction aurait été contrainte de céder davantage. Il était important de gagner enfin un peu plus sur le salaire direct plutôt que de courir toute l’année après les primes comme cela se passe à peu près maintenant dans toutes les boites. Ce débat ne manquera pas d’avoir lieu dans les ateliers avec la reprise du travail.