Après plusieurs semaines de rumeurs, la direction de l’entrepôt H&M situé au Bourget (Seine-Saint-Denis) a confirmé la fermeture, d’ici la fin de l’année, du seul site logistique français, en raison du contexte lié au Covid. Ce sont près de 200 emplois qui sont menacés, dont 150 en CDI.
La réponse des travailleurEs, c’est la grève : le 5 juillet dernier, une soixantaine d’entre elles et eux ont débrayé à l’appel de l’ensemble des syndicats, qui vont de la CFTC à SUD. Un rassemblement s’est tenu sur le parking de l’entreprise où plusieurs élus locaux, dont le président du Conseil départemental, ont pris la parole, promettant de demander des comptes à la société qui a largement bénéficié de subventions publiques.
La direction, composée de « managers de transition » missionnés pour enterrer le site, venue à leur rencontre, a essuyé leur colère tout comme celle des grévistes. Grâce à leur mobilisation, les salariéEs ont gagné un répit jusqu’en novembre prochain, le temps de peaufiner leur riposte, y compris au plan juridique.
Une fermeture préparée de longue date
En fait, cela fait plusieurs années que le géant suédois de l’habillement veut se débarrasser de ce site, haut lieu de la lutte syndicale dans le 93 : suite à plusieurs longues grèves victorieuses, il a d’abord été séparé des magasins puis le personnel s’est vu appliquer, pour plus de flexibilité, la convention collective des transports routiers à la place de celle de l’habillement. L’effectif a fondu et la répression antisyndicale est une pratique courante. Le Covid vient achever fort opportunément la situation.
C’est donc le dernier clou sur le cercueil que la direction veut ficher, un massacre social dans un département déjà sinistré, doublé d’une aberration au plan écologique, là où le marché français – le plus important d’Europe – serait approvisionné via la Belgique et l’Italie, une raison supplémentaire pour faire échec à cette fermeture programmée.