Publié le Mardi 15 avril 2025 à 19h00.

Deux très mauvaises nouvelles pour nos emplois en Isère

Depuis plusieurs mois, les plans de licenciements ou de suppressions d'emplois s'enchaînent en France.

L’Isère n’est pas épargnée et la semaine dernière a été marquée par deux très mauvaises nouvelles.

Vencorex : plus de 400 emplois supprimés

Après un placement en redressement judiciaire, un seul repreneur s’était présenté qui ne comptait garder que 25 emplois sur plus de 450. Les salariéEs ont fait grève pendant plusieurs semaines, tenant un piquet devant l’usine et prenant en charge les actions nécessaires à la sécurité du site. Ils et elles réclamaient une nationalisation provisoire. L’État s’est totalement refusé à envisager cette hypothèse. Des militantEs CGT ont alors élaboré un projet de coopérative porté par les salariéEs, des éluEs locaux et des industriels. Mais le tribunal de commerce a tranché : une entreprise chinoise ne reprendra qu’une cinquantaine de salariéEs.

Un drame pour les travailleurEs concernéEs et leurs familles qui va avoir des conséquences bien plus importantes encore. Vencorex est au cœur de l’approvisionnement de la plateforme chimique de Pont de Claix/Jarrie et, par un effet de domino, ce sont en réalité 6000 emplois induits qui sont menacés, notamment chez Arkema dont les salariéEs étaient également mobiliséEs il y a quelques semaines.

La gestion de ces entreprises sur un site classé Seveso ne peut être laissée à des patrons dont le seul objectif est de faire le maximum de profits. Les employeurs n’ont que faire des dégâts environnementaux et sociaux. La finalité de ce qui est produit actuellement est problématique et la pollution de la zone n’est plus à démontrer. S’il est certain que la production doit être réorientée, cela doit se faire avec les premiers et les premières concernéEs : ceux et celles qui produisent.

STMicroelectronics : fermeture de l’une des lignes de production de Crolles

Jeudi 10 avril, alors que des bruits couraient depuis plusieurs semaines, la direction a enfin fait des annonces officielles : une importante restructuration de l’activité qui conduit à la suppression de 2800 emplois dans le monde en plus des départs « naturels », notamment des départs à la retraite non remplacés.

Les sites de Tours et de Crolles sont les plus impactés. À Crolles la plus ancienne des deux lignes de production va être complètement arrêtée et remplacée par une autre activité : le test des puces et le packaging. La direction assure qu’il y a aura une solution pour chacunE des salariéEs, soit par reclassement sur l’autre ligne, soit dans la nouvelle activité, soit par un plan de départ volontaire, notamment des retraites anticipées. Mais pour l’instant la direction n’apporte aucune réponse aux questions posées par la CGT ni sur le nombre d’emplois au final sur le site ni sur ce que deviennent les machines ni sur l’arrivée des nouveaux équipements… C’est donc une période d’incertitude qui s’ouvre pour les salariéEs, avec le risque de se voir de fait pousséEs dehors par la situation. L’absence d’unité syndicale rend plus difficile la mobilisation, contrairement à ce qui se passe du côté italien. C’est pourtant la seule façon d’obtenir des réponses et des garanties de la part de la direction et des engagements de l’État actionnaire. À STMicro, aussi, il y aurait à discuter de la finalité de la production et de son coût écologique mais ce sont celleux qui produisent et les populations qui subissent les impacts environnementaux qui doivent le décider et le mettre en œuvre !

Face aux licenciements, nous devons construire un front de résistance sociale et politique très large, avec les organisations syndicales bien sûr mais qui aille au-delà. Si nous ne faisons rien, ce sont les salariéEs et les classes populaires qui paieront le prix fort de la crise en cours. À contre-courant de ce que font le patronat et les États, nous devons imposer une réduction massive du temps de travail et d’autres choix de production qui soient utiles et respectueux de la nature.

CorrespondantEs