Depuis le 4 octobre, avec leurs syndicats SUD, CGT et CFDT, les personnels de l’hôpital Tenon (Paris 20e) sont en grève contre les diminutions d’effectifs et les fermetures de lits, en aggravation constante, qui limitent déjà l’accès aux soins et ne permettent plus d’assurer correctement le service dû aux patients. Commencé le 27 septembre dans les services d’oncologie et de radiothérapie, le mouvement s’est étendu à la quasi-totalité des autres secteurs : urgences, néphro-dialyse, réanimation, cardiologie, médecine interne… Partout, les revendications sont les mêmes : avant tout des embauches, sans lesquelles l’hôpital ne pourra plus fonctionner et les conditions de travail ne feront qu’empirer. Cette pénurie est une conséquence directe du plan Bachelot en cours d’application, plus généralement des politiques gouvernementales de rentabilisation financière et de restructuration de l’hôpital public qui organisent son abandon au profit des groupes privés de la santé. À Tenon, le service IVG et le Planning familial ont déjà été fermés.
La mobilisation pour obtenir leur réouverture, qui a donné lieu depuis un an à trois manifestations ayant réuni des centaines de personnes dans les rues du 20e arrondissement, se poursuit. En décembre 2009, ce sont les salariés des urgences qui avaient dû faire grève pour défendre des conditions minimales d’accueil et de travail. Tout l’hôpital public, au plan national, est attaqué par le plan d’austérité et de privatisation du gouvernement. Et, partout, les personnels, poussés à bout, laissent maintenant éclater leur colère. Le 4 octobre, on apprenait ainsi que des mouvements de grève portant sur des revendications identiques ou similaires étaient déclenchés au même moment, sans coordination préalable, dans plus de 40 hôpitaux, en Ile-de-France comme dans le reste du pays. Dans ces conditions, il sera difficile voire impossible aux directions d’établissement de calmer les choses avec des mesures de saupoudrage prises avec la méthode traditionnelle du « déshabiller Paul pour habiller Pierre ». Dès à présent se trouve donc posée la nécessité de coordonner par en bas les hôpitaux en grève et en lutte, c’est-à-dire de dépasser le cadre de l’explosion de colère spontanée et localisée pour organiser l’affrontement avec le gouvernement et sa politique. De même, les revendications des personnels hospitaliers rejoignent évidemment celles de tous les autres salariés qui se mobilisent aujourd’hui, que ce soit dans le mouvement national en défense des retraites ou dans les différentes luttes contre les licenciements. Organiser la solidarité concrète des salariés et de la population, à partir du thème très populaire de la défense de l’hôpital, est certainement le meilleur moyen d’aider à une telle prise de conscience. Les comités NPA de Paris 20e ont lancé un appel et sont entrés en campagne dans ce sens. Correspondants Paris 20e