Contre la loi Bachelot, plus de 44 hôpitaux sont en grève depuis des semaines. À Paris notamment, une flambée de grèves reconductibles touchent plusieurs hôpitaux, dont Tenon et Béclère, depuis le 4 octobre. Tenon est situé dans le complexe nord-est parisien, déjà frappé par la fermeture du centre d’IVG, celle annoncée de l’hôpital Trousseau, les restructurations à Saint-Antoine, etc. Face au manque de personnel, dès le 27 septembre, les services d’oncologie et de radiothérapie se sont mis en grève. Le 4 octobre, le mouvement s’est étendu à l’ensemble des services, notamment les urgences, et au personnel ouvrier et administratif. Le personnel dénonce le manque d’effectifs, les suppression de postes, de lits et la fermeture de salles, les horaires variables imposés, les changements d’horaires arbitraires et les conditions de travail déplorables. Signe qui ne trompe pas, le week-end du 2 au 3 octobre, la préfecture à décidé de bloquer l’accès aux urgences de Tenon et de délester les ambulance sur d’autres hôpitaux, à cause du manque criant d’infirmières. Seules les urgences pour piétons étaient ouvertes ! Voilà où mène la politique actuelle. À Antoine-Béclère, la colère montait depuis plusieurs mois, à cause des suppressions de postes, mais aussi, motif de la grève, de la fusion administrative de l’hôpital avec ceux de Bicêtre et Paul-Brousse (avec toutes ses conséquences sur le budget, les postes, et l’autonomie médicale). La grève reconductible a donc été décidée, avec blocage de la direction, des services administratifs et de l’encaissement des recettes. Ces problèmes découlent directement de la loi Bachelot et de ses conséquences pour l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), transformant le service public en établissement public à caractère industriel et commercial (Épic), avec priorité non à la qualité des soins mais à la production de points d’indices rentables. Ces restructurations impacteront directement les patients. Par exemple, pour avoir une chambre individuelle, il faudra payer désormais 55 euros par jour. Par ailleurs, l’agence régionale de santé dirigée par Claude Évin prévoit de ne laisser subsister en Île-de-France qu’un seul bloc opératoire de nuit par département : 37 blocs devront fermer, ce qui à terme signifie la fermeture de tout le service de chirurgie, puis de l’hôpital concerné, pour laisser le champ libre au privé. Même chose à Mantes-la-Jolie où un service de cardiologie tout neuf ferme... car deux cliniques privées existent dans la région proche. Le NPA s’est fortement investi dans le soutien aux luttes hospitalières, notamment lors des assemblées générales de Tenon, ayant des camarades engagés parmi les personnels.Gérard Chaouat
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