La mobilisation contre les atteintes au droit à l’IVG doit se poursuivre.À l’appel de huit associations et syndicats, nous nous sommes rassemblés, le 18 mars, devant le siège de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) pour refuser la fermeture des centres d’interruption volontaire de grossesse (CIVG) et le saccage de l’hôpital public mis en place par la loi Bachelot. Cette loi organise le démantèlement des hôpitaux et services de proximité, considérés comme non rentables, pour créer des regroupements d’établissements hospitaliers réduisant ainsi le personnel et l’offre de soins. Depuis mai 2009, les CIVG des hôpitaux Broussais (14e), Jean-Rostand (Ivry 94) et Tenon (20e) ont fermé. Les femmes proches de Tenon sont désormais orientées pour l’IVG vers l’hôpital Saint-Antoine (12e). L’AP-HP prévoit de fermer la maternité de Saint-Antoine d’ici 2011. À cette date, les demandes d’avortement à Tenon (environ 500 par an) et à Saint-Antoine (environ 650 par an) seraient redirigées vers l’hôpital Trousseau (12e), sans aucun financement ni poste supplémentaire. D’autres centres sont menacés tels que ceux de Bobigny (Seine-Saint-Denis) et Poissy Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). Depuis septembre 2009, la mobilisation importante est rythmée par des réunions publiques et des manifestations, en particulier dans le 20e arrondissement pour la réouverture du CIVG de Tenon. Le directeur de l’hôpital Tenon a fait appel à deux infirmières retraitées pour assurer à temps partiel un travail de réorientation des femmes vers d’autres hôpitaux, augmentant encore les délais de prise en charge. Cette politique est un véritable recul du droit des femmes à disposer de leur corps. Le droit à l’avortement, acquis des luttes des femmes des années 1970, est remis en cause de façon pernicieuse, montrant à quel point il n’a jamais été accepté par une partie de la droite. Dans un contexte où de plus en plus de médecins refusent de pratiquer l’IVG et où ressurgit régulièrement le débat sur « l’humanité » du fœtus, il est primordial de se battre pour défendre ce droit. La loi ne suffit pas, des moyens sont nécessaires pour sa mise en œuvre. Les CIVG qui ont résisté ont gagné provisoirement leur maintien. Vendredi 12 mars, face à la mobilisation de plusieurs milliers d’hospitaliers, le directeur général de l’AP-HP a annoncé la « suspension » du plan de restructuration. Cela montre qu’il est possible de faire reculer le gouvernement en continuant la mobilisation et en organisant des débats partout où nous sommes. En plus du maintien des structures de proximité dotées des moyens nécessaires en personnel et financiers, nous réclamons une formation systématique des médecins à la contraception et à l’IVG afin d’assurer le renouvellement des praticiens, ainsi que des campagnes régulières d’information sur la contraception et l’IVG. Pour discuter de tout cela, le Mouvement français pour le planning familial de Seine-Saint-Denis organise, le 13 avril, une réunion publique1. Venez nombreux ! Lisbeth Sal1. de 14 à 17 heures, Bourse du Travail de Saint-Denis.