Publié le Jeudi 7 avril 2011 à 14h03.

Jusqu’à la 3e génération.

Une équipe du CHU de Montpellier vient de démontrer que le Distilbène aurait des effets nocifs jusqu’à la 3e génération. Ce médicament a été prescrit en France à 160 000 femmes dans les années 1970 pour éviter les fausses couches avant d’être interdit en raison des risques de cancer que provoquait cette hormone de synthèse. Il a ensuite été établi que les enfants dont la mère avait été traitée au Distilbène présentaient de nombreuses malformations ainsi que des risques de cancer du vagin pour les filles. Selon l’étude menée à Montpellier, les petits-enfants des femmes traitées au Distilbène seraient également touchés. Les médecins ont enquêté sur les cas d’hypospadias (malformation génitale) chez les nouveau-nés. En général, 0,2 % des garçons sont touchés. Cela se traduit par une déviation de l’urètre. Les enfants du Distilbène ont un taux de 3,6 % et les petits-enfants de... 8,2 % soit 40 fois supérieur à la prévalence attendue.En France, 160 000 enfants ont été exposés in utero au Distilbène. Malheureusement, dans notre système où les industriels ont tous les droits y compris celui de nous empoisonner, les erreurs du passé ne servent jamais pour le futur. Ainsi en est-il du Bisphénol A qui figure dans la composition de nombreux récipients en plastique et qui comme le Distilbène est un perturbateur endocrinien. Alors que des chercheurs ont démontré ses effets nocifs sur des souris dès 1930, les différentes agences de santé ont refusé jusqu’en 2010 de les reconnaître. Ce qui n’est peut-être pas sans rapport avec le fait que les « experts » qui travaillent pour elles ont également des intérêts dans l’industrie du plastique. Ainsi, Bachelot déclarait en 2009 qu’il n’y avait aucune raison d’appliquer le principe de précaution. En juin 2010, la France a fini par interdire le Bisphénol A, mais uniquement dans les biberons. Il est probable que dans quelques années, on se rendra compte des ravages du Bisphénol A. Mais contrairement au Distilbène, il sera très difficile de prouver le lien entre la consommation forcée à travers les plastiques et la maladie. Les industriels peuvent dormir sur leurs deux oreilles, ils ne devraient pas avoir à indemniser les victimes.