Ce lundi 26 janvier, les cris de victoire ont fusé : la bataille contre le chômage serait en passe d’être gagnée. Les statistiques publiées par Pôle emploi font en effet apparaître une baisse de 3,3 % du chiffre des demandeurEs d’emploi n’ayant pas du tout travaillé au 4e trimestre 2019.
Ces 3,3 % représentent 120 700 personnes : une goutte d’eau par rapport au 3,5 millions de chômeurEs totaux restant à la fin de l’année dernière. Si on regarde le chômage total (y compris les gens qui ont un petit morceau d’emploi), il s’établit à 6,41 millions (en baisse de 150 000 par rapport à 2018. Le chômage de masse demeure donc bien une réalité.
Et ce n’est pas seulement une petite parenthèse pour les personnes concernées. 2,8 millions de personnes sont au chômage depuis plus d’un an et 1,5 million depuis plus de 2 ans : ce chiffre-là continue de grimper.
Un autre chiffre éclairant est le taux d’emploi (part des personnes en emploi) des 15-64 ans. Il est en légère baisse, ce qui signifie qu’une part des chômeurEs, découragés ou pour une autre raison, a renoncé à chercher un emploi. Sauf pour les 55-64 ans qui craignent pour l’avenir de leur retraite et continuent plus à travailler pour peu que leur santé le leur permette et que leur patron les gardent.
Autre élément du discours officiel : la remontée de la part des CDI dans les embauches (hors intérim). C’est exact sur l’ensemble de l’année 2019. Mais sur 6,7 millions de déclarations d’embauche les CDI n’en représentent qu’1,1 million. Le reste est constitué d’emplois précaires sur lesquels bien souvent les salariéEs tournent (ce qui fait qu’il y a plusieurs embauches sur l’année pour un seulE salariéE). De plus au 4e trimestre 2019, le nombre des CDI et des CDD de plus d’un d’un mois a baissé !
Enfin, avec les réformes successives du Code du travail, un CDI d’aujourd’hui ne donne pas les mêmes garanties de stabilité qu’il y a 15 ans.
Le chômage de masse est donc bien loin d’être un problème réglé : il est utile aux capitalistes pour peser sur les salaires et les droits dans l’entreprise. Ceci sans parler des disparités régionales, des taux de chômage vertigineux de certains quartiers populaires et des discriminations à l’embauche.