En mars 2020, le nombre de demandeurEs d’emploi n’ayant aucune activité et inscrits à Pôle emploi (catégorie A) a enregistré sa plus forte hausse depuis le début de la série en 1996 (+ 246 100, soit + 7,1 %), pour s’établir à 3 732 500. Cette augmentation renvoie à deux phénomènes : plus d’entrées au chômage, moins de sorties des listes de chômeurEs.
Le premier phénomène renvoie directement à l’impact de la crise. Mais celui-ci est encore amorti par le chômage « partiel » subventionné par l’État qui concerne aujourd’hui 10,8 millions de salariéEs, soit plus de la moitié des salariéEs du secteur privé. Aux États-Unis, par exemple, le chômage partiel n’existe pas, d’où l’explosion des inscriptions au chômage avec 26,5 millions de personnes concernées, soit un travailleurE sur 5, une proportion de chômeurEs sans précédent depuis 1933. Mais en France, que va-t-il se passer quand, sous prétexte d’économies, le chômage partiel sera rogné ?
Muriel Pénicaud, au mois de mars, avait évoqué une interdiction des licenciements. Paroles… paroles, une déclaration vite oubliée et enterrée. Les grandes entreprises, Fnac-Darty, Air France-KLM, d’autres demain, reçoivent des milliards d’euros sans contrepartie sur l’emploi. Le quotidien les Échos du 27 avril fait même remarquer qu’aux États-Unis, les prêts gouvernementaux ont été conditionnés au maintien des effectifs. En France, Macron est soucieux de ne pas infliger la moindre peine aux grands capitalistes : des milliards sans obligation, ni sociale ni écologique, pas de réquisition pour lutter contre la pandémie, pas de nationalisation non plus… De plus, malgré les déclarations du ministre de l’Économie, plus de 30 milliards d’euros de dividendes vont encore être distribués cette année, et les baisses de l’impôt sur les sociétés annoncées pour la fin 2020 ne sont pas remises en cause.
Quant à la baisse des sorties du chômage, elle montre que, contrairement à tous les discours sur les chômeurEs qui refusent le boulot alors qu’il suffirait de « traverser la rue », s’il n’y a pas de travail, il y a plus de chômeurEs. Ce serait le moment, au minimum, de remettre en cause dans son intégralité la convention UNEDIC d’octobre 2019 qui augmente de 4 à 6 mois au cours des 24 derniers mois la durée d’activité nécessaire pour avoir droit à une allocation. Avec l’augmentation du chômage de masse, une telle disposition va être ravageuse !
Dans le monde de Macron, les travailleurEs servent de variable d’ajustement. Il faut mettre à bas ce monde : Interdiction des licenciements ! Abrogation de la convention UNEDIC ! Embauches dans les métiers utiles et partage du travail entre toutes et tous avec garantie de salaire !