Publié le Jeudi 7 octobre 2010 à 22h43.

Le déficit de la Sécu : une escroquerie !

Dans le dossier de presse présentant les orientations du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2011 (PLFSS), il est clairement précisé que la Sécu est victime d’un manque de recettes : « Les régimes sociaux ont été affectés par la crise économique avec une ampleur jusqu’ici inconnue sous l’effet de la contraction (-1,3%) de la masse salariale du secteur privé en 2009 ». Chômage et bas salaires privent la Sécu de recettes. Selon la commission des comptes de la Sécu de septembre, un point de cotisation apporte 4,88 milliards d’euros au régime général. Or les mesures annoncées dans le PLFSS ne portent pas sur l’amélioration des recettes. Il n’est pas envisagé de renoncer aux exonérations de la part patronale des cotisations chaque année plus importantes (30,2 milliards en 2009), ni d’interdire les dettes de l’État (768 millions), ni d’exiger une caisse de compensation alimentée par les employeurs afin de compenser les dettes patronales (3,7 milliards). Le gouvernement entend mener « une action courageuse et responsable sur les dépenses ». Les assurés sociaux devront se serrer la ceinture, renoncer aux soins. Des baisses de remboursement sont programmées (voir Tout est à nous ! n°71). Les remboursements à 100 % pour les maladies graves (ALD) seront supprimés lorsque des affections ne sont pas « considérées comme une maladie, mais comme des facteurs de risques cardiovasculaires (hypertension), ou limités (bandelettes pour le contrôle du diabète) ». Autant attendre que le risque soit installé ! Mais tout le monde n’est pas servi au même régime. La commission des comptes indique qu’en 2009 « les cliniques privées ont bénéficié de versement de l’assurance maladie en augmentation de 4,4 % » !