Publié le Mercredi 12 septembre 2012 à 21h51.

Le jeudi de la colère des Sanofi

Nouvelle mobilisation réussie des «Sanofi» Toulouse et Montpellier, le 6 septembre, pour leur neuvième « jeudi de la colère ».Lors du « Die-in » sur la place de la Comédie à Montpellier, entre 250 et 300 personnes se sont rassemblées jeudi 6 septembre, après s’être réunies en assemblée générale, comme elles le font depuis le début de l’été tous les jeudis.Après avoir bloqué la route d’Espagne à Toulouse, avec leur banderole emblématique « Du caviar pour les actionnaires, le placard pour les salariés », et érigé une pyramide de boîtes de médicaments vides sur le terre-plein, les salariéEs ont lancéleur traditionnel « haka de la colère », doublé, cette fois-ci, d’une comptine de lutte : « Le Viebhacher, et Zéhrouni sont les plus gros menteurs tricheurs de Sanofi ! […] On reste ici, pas à Paris. Car Sanofi, dans le Midi, c’est pas fini ! »La colère des Sanofi,présente dans toutes les têtes et tous les cœurs, est alimentée par la direction qui se garde bien d’annoncer clairement la couleur. La date de convocation du comité central d’entreprise, où elle a l’obligation légale de présenter ses choix stratégiques aux représentants du personnel, n’est toujours pas officielle. Laisser dans l’incertitude les salariéEs de Toulouse et Montpellier après son document du 5juillet qui évoque l’incapacité des deux sites et la concentration des activités en France sur Paris, Strasbourg et particulièrement Lyon (« pôle d’excellence mondial ») vise évidemment à désamorcer leur volonté de se battre.Peine perdue pour la direction. En discussion depuis trois semaines parmi les salariés toulousains et leur intersyndicale (CFDT - CGT - CFE/CGC - SUD Chimie - CGT-FO), ils et elles (les travailleuses sont majoritaires à Sanofi) veulent frapper un grand coup pour leur dixième « jeudi de la colère », le 13 septembre. Grève d’une journée à Toulouse, rassemblement de masse sur le site –histoire de montrer à leur patron qu’ils y sont chez eux– avec accueil de délégations des autres sites.Acquis depuis une semaine, celles et ceux de Montpellier, de Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence), de Vitry (Val-de-Marne) et d’Ambarès (près de Bordeaux) sont de la partie, ainsi qu’une délégation lyonnaise vient aussi, sachant qu’ils n’ont rien à gagner à laisser leurs dirigeants jouer sur la rivalité entre les sites. Passés maîtres ès-restructurations et délocalisations, ceux-ci n’hésiteront pas un seul instant à brader demain Lyon, Paris et Strasbourg, comme ils ont bradé Milan il y a deux ans, tandis qu’ailleurs, en France, en Europe ou dans le monde, ils auront trouvé des États et des collectivités territoriales mieux-disantes en matière de dumping social et fiscal…Acquise aussi, la solidarité des organisations syndicales de la place toulousaine, l’union départementale CGT particulièrement qui appelle l’action « pendant la pause méridienne » autour des sections syndicales CGT des entreprises frappées par des plans de licenciements (outre Sanofi, Air France, Thales, Fram…) et ont décidé de s’organiser en « coordination de lutte ».Reste à obtenir un appui unitaire inconditionnel des partis de gauche de la Haute-Garonne et de l’Hérault pour le maintien de tous les sites et zéro licenciement. Les NPA31 et 34 leur ont proposé une rencontre pour « discuter d’une réponse et d’une action communes ».