Au lendemain de l’annonce des chiffres du chômage pour juin, François Hollande a renouvelé son engagement de poser la baisse du chômage comme préalable à son éventuelle candidature à sa propre succession. Pour 2016, Hollande évoque une baisse « crédible longue répétée, comprise par tous ». Audacieux pari quand on regarde les résultats de ce mois de juin pour lesquels même les membres du gouvernement manifestent assez peu d’enthousiasme.
En effet, la « baisse de la hausse » du chômage pour la catégorie A (demandeurEs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi) génère « seulement » 1 300 chômeurs supplémentaires, soit au total 3,553 millions de personnes en métropole... après modification des critères de calcul (sortie des emplois aidés et du service civique). Ainsi Pôle emploi reconnaît lui même que s’il n’y avait pas eu de modification du mode de calcul, le nombre de demandeurEs au mois de juin... aurait augmenté de 11 300 pour cette seule catégorie A.
Dans le même temps, Hollande s’est fixé un objectif limité : « Il est impossible de retrouver le niveau de chômage de 2012… Il y a 1,5 million de chômeurs de plus depuis 2008. Depuis que je suis élu, il y en a 600 000, c’est-à-dire qu’il y en avait eu 900 000 avant moi. » Et dans un concert d’annonces timidement optimistes pour 2016, l’Insee reconnaît que « Le chômage pourrait même baisser si le découragement des chômeurs seniors (perdurait) ».
En effet, les faibles évolutions annoncées par le gouvernement sont plus la conséquence des modifications des critères dans les différentes catégories ou des pressions exercées sur les chômeurEs qu’une véritable baisse du chômage. Plus fondamentalement, l’accroissement de la précarité de l’emploi, avec le développement des temps partiels dont les femmes sont les premières victimes, contribuent largement au maintien et au développement d’une précarité qui échappe aux statistiques, mais qui pèse sur les conditions de vie et les capacités de résistance des travailleurEs.
Robert Pelletier