Le 2 mars dernier, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a encore connu une effervescence inhabituelle, après l'audience de notre camarade Gael Quirante en janvier 2021 (voir L'Anticapitaliste n°554). En effet, se tenait ce jour-là l’audience en annulation du plan social de l'entreprise TUI, qui va laisser sur le carreau plus de 600 des 900 travailleurEs de l'entreprise de tourisme.
Le comité social et économique de TUI, mais aussi plusieurs salariéEs demandent, après le rejet de leur demande de suspension du PSE en janvier dernier par ce même tribunal, l'annulation de la décision de la DIRECCTE homologuant l'accord unilatéral relatif aux licenciements : ce sont pas moins de dix moyens qui ont été invoqués à l'appui de la requête, des moyens écartés par la rapporteuse publique mais dont l'avis ne lie cependant pas les juges.
Une force s'est levée qui ne retombera pas
À l'issue d'une audience de près deux heures, deux moyens retiennent en particulier l’attention, qui illustrent avec quel mépris la direction, sous couvert de la crise du Covid, s'est séparée de la majeure partie du personnel : d'une part, les moyens mis à la disposition pour financer le plan social, évalués par le CSE à 31 millions d'euros, à comparer aux 126 millions d'euros octroyés à celui de la filiale Corsair et aux 4 milliards d'aides diverses octroyées au groupe d'origine allemande. D'autre part, les critères de reclassement appliqués au personnel de la soixantaine d'agences vouées à la fermeture, où travaillent de nombreuses femmes, dont la situation, de l'aveu même du ministère public, ne relève pas de la jurisprudence actuelle.
Une cinquantaine de militantEs étaient venus les soutien devant le tribunal, dont différents syndicats CGT et SUD mais aussi de l'UNEF, de la FI et du NPA. Quel que soit le verdict du tribunal qui devrait tomber la semaine prochaine, touTEs se sont donné rendez-vous samedi 27 mars à Paris pour une réunion des équipes syndicales des entreprises qui licencient, étendue au secteur public qui supprime lui des emplois de manière larvée, à commencer par La Poste, pour élargir la dynamique existante et élaborer une riposte commune au service de notre classe, un plan de bataille qui fait défaut du côté des directions syndicales.