Je suis directeur de recherches émérite CNRS dans une unité Inserm implantée à Antoine-Béclère à Clamart, et réside rue de la Chine, à 50 mètres de l’hôpital Tenon. J’ai déjà pu « apprécier » au fil des années la dégradation de l’hôpital public tel que je l’ai connu depuis que j’ai fait mon externat et internat juste après les réformes Debré, voilà longtemps, dégradation qui a été longuement dénoncée le 2 avril lors de la journée à la Bastille. Au passage, ce n’est pas un hasard si les cortèges des chercheurs et des hospitaliers avaient convergé de Port-Royal au Sénat en 2009, et j’ai pu observer les conséquences de la politique actuelle sur ces deux hôpitaux en 2010-2011, où cette politique et l’attitude de la direction AP-HP a provoqué deux mouvements de grève, l’un et l’autre de longue durée, l’un et l’autre victorieux. Mais jamais je n’aurais imaginé que la direction continuerait d’aller plus loin encore dans le mépris du personnel hospitalier : avant-hier et ce matin, je trouve placardé dans tout l’hôpital le nouveau pas en avant dans la mesquinerie : le retrait de la bouteille d’eau minérale et du casse-croûte à certaines catégories de personnel, comme par hasard les plus touchées par la pénibilité, et les plus étranglées financièrement par la crise… Et la réponse de la direction… Elle rappelle tellement le « qu’ils mangent de la brioche » d’une certaine Marie-Antoinette… À vomir, si cela ne paraissait pas un jeu de mot déplacé vu l’enjeu du conflit.
Dr Gérard Chaouat, directeur recherches émérite CNRS.