Publié le Mardi 7 juillet 2015 à 06h34.

Loi Macron : Tensions à l’œuvre

Le 30 juin, le Sénat a repris l’examen en seconde lecture de la loi Macron, examen qui devrait donner lieu à un nouveau vote le 6 juillet. Sans surprise, la majorité de droite a de nouveau durci les dispositions dites sociales du projet de loi relatif à la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques.

Avec un gouvernement prétendument de gauche qui ouvre à tout va la porte aux régressions sociales, comment s’étonner que la droite veuille, elle, la faire voler en éclats ? Ainsi, lors de la discussion du projet de loi relatif au dialogue social examiné juste avant, ses sénateurs ont retiré la modeste avancée que constituait la mise en place de commissions régionales interprofessionnelles pour les TPE mais aussi abrogé… le monopole syndical au premier tour des élections professionnelles !

Politique de la matraque

À l’appel de la Fédération CGT du Commerce, 800 salariéEs se sont réunis à Bercy devant le ministère de l’Économie, le 23 juin dernier, pour protester entre autres contre la loi Macron. Au lieu d'être reçus en délégation comme demandé, les manifestantEs ont été chargés et gazés par la police, le secrétaire général a été blessé et hospitalisé...

Quant au pique-nique du CLIC-P prévu le dimanche 28 juin, il a été annulé suite à l’attitude dilatoire de la préfecture qui, bien que prévenue largement en amont, a refusé tout horaire et lieu alternatif. À noter que la mairie de Paris, sollicitée pour débloquer la situation, a brillé par son inaction : une façon de tourner la page Macron à laquelle elle se proclame pourtant opposée ?

Ajouté à l’utilisation à répétition du 49-3, ces basses manœuvres ne trompent personne : Hollande veut, lors de la traditionnelle interview du 14 juillet, faire de l’adoption de cette loi le symbole de sa « réussite » politique. Que ce soit le plafonnement des indemnités prud’homales suite à un licenciement abusif, dénoncé par un cadre unitaire inédit, ou les ouvertures à rallonge des commerces, il faudra bien continuer à se battre contre ces régressions, dans les boîtes comme devant les tribunaux.

LD

Pétition unitaire