Publié le Jeudi 23 février 2023 à 09h04.

À Lorient, la lutte n’est pas en rade

Le mouvement de rejet de la contre-réforme des retraites a mis un coup de projecteur sur ce que certains appellent la « France des sous-préfectures ». La mobilisation y est massive, regroupant les manifestantEs des territoires alentour.

Sous-préfecture du Morbihan, Lorient est représentative de cette rébellion des petites villes qui concentrent souvent les conséquences des plans de licenciements, de la précarité et des politiques de casse des services publics. Comme dans beaucoup de territoires ruraux et semi-ruraux, la baisse du pouvoir d’achat qui grève durement les budgets est aggravée par le recours obligé aux véhicules individuels, en l’absence de politiques de développement des transports en commun.

Des cortèges massifs, colorés, mélangés et déterminés

Alors deux ans de plus pour des pensions minables, c’est non ! Dans une ville de 57 000 habitantEs, à la tradition ouvrière ancrée, ce sont entre 9 000 et 15 000 manifestantEs qui ont parcouru les rues lors des quatre premières journées de mobilisation. Et encore 3 000 dans une marche aux flambeaux le 16 février, malgré les vacances scolaires, et dans l’attente du grand blocage du 7 mars. Des cortèges massifs, colorés, mélangés, portant haut les drapeaux des syndicats et partis dont ceux du NPA ainsi que des pancartes aux multiples messages inventifs décrivant l’indignation et la colère contre ce qui est ressenti comme une agression d’une élite méprisante sourde aux vécus de celles et ceux d’en bas.

Alors que les corps et les esprits n’en peuvent déjà plus de l’exploitation et des oppressions, s’exprime dans les rues, parfois en reprenant les slogans syndicaux parfois par un silence résolu, le refus de cette régression antisociale. Venant de tous les secteurs du public et du privé, de l’hôpital et de l’Arsenal, comme des nombreux métiers du soin, souvent en famille, on défile avec détermination. Devançant le cortège officiel, les lycéenNEs clament qu’au-delà de la retraite c’est contre Macron et son monde qu’il faut se mobiliser. Reste à convaincre que le retrait de la contre-réforme sera le fruit d’un mouvement uni et durable, auto-organisé, bloquant les profits. C’est l’objectif des prochains jours.