Publié le Vendredi 26 avril 2013 à 10h33.

Lyon : les postiers grévistes tiennent bon

Depuis le 2 avril, les postiers du 8e arrondissement à Lyon sont en grève majoritaire contre la restructuration de leur bureau. Ils ont reçu le soutien d'Olivier Besancenot mardi 16 avril.La technique de la direction de La Poste est maintenant bien rodée : on supprime deux tournées en prétextant une baisse de l’activité (mensonge éhonté, les immeubles poussent comme des champignons dans le 8e) et on les remplace par de la mutualisation ou « sécabilité » : une forme de travail gratuit qui oblige les facteurs et factrices à faire des tournées supplémentaires pour remplacer leurs collègues en congé ou en RTT, etc.Face à l’intransigeance de la direction, le piquet de grève s’est organisé en AG depuis le début du mouvement. Le choix a été fait de se tourner vers l’extérieur : des délégations partent voir les autres bureaux, apparaissent lors de la manifestation du 9 avril contre l’ANI, et vont à la rencontre des usagers. Et ça marche ! Mardi 16, les bureaux des 1er, 2e, 4e, 5e arrondissement et de Dardilly se sont mis en grève et ont envoyé des délégations sur le piquet de Lyon 8. Le même jour, après avoir transmis un message de soutien en début de grève, Olivier Besancenot est venu leur apporter son soutien et a été chaleureusement accueilli.

Une direction qui fait pression

Pour briser la grève, La Poste ne recule devant rien : pression sur les non-grévistes, emploi illégal d’intérimaires pour distribuer le courrier dans des voitures de location via le site antigrève de Corbas. Ces derniers se retrouvent avec du courrier confidentiel entre les mains : chéquiers, cartes bancaires, déclarations d’impôts, etc. Un gréviste témoigne : « Ils ne sont pas formés, et avec la pression qu’ils ont, on retrouve des paquets ­d’enveloppes posés sur les boîtes aux lettres ! » Voilà donc le visage de la privatisation : suppressions d’emplois, salaires toujours plus bas, dégradation des conditions de travail… et pour les usagers, des files d’attentes interminables aux guichets, la fermeture des bureaux de poste, un courrier qui arrive de plus en plus tard, même pour les recommandés. PostierEs et UsagerEs doivent se battre côte à côte pour imposer le monopole d’un vrai service public postal. En attendant, la mobilisation lyonnaise continue !

Georges Abitbol