Le code de la Sécurité sociale prévoit que la revalorisation annuelle du montant des retraites est effectuée sur la base d’un coefficient égal à l’évolution moyenne annuelle des prix à la consommation, hors tabac. Mais le gouvernement, ne tenant pas compte de la loi, a décrété que la revalorisation des pensions de retraite de base du public et du privé devaient être limitées au 1er janvier 2022 à 1,1 % alors que, selon l’indice de l’INSEE, les prix à la consommation ont augmenté de 2,9 % sur un an. Le gouvernement a aussi agréé l’accord des « partenaires sociaux » qui a augmenté les retraites complémentaires de 1 % au 1er novembre 2021.
Le président-candidat Macron a promis une augmentation de 4 % le 1er juillet 2022, « un ordre de grandeur » qui tiendra compte de l’inflation, a indiqué son ministre des Finances. Elle ne compense pas les pertes importantes du pouvoir d’achat des retraitéEs estimées à 25 % depuis 12 ans en raison de la désindexation des pensions, elle ne s’appliquera probablement pas les prochaines années puisqu’il est précisé que « cette revalorisation est exceptionnelle ». Cette disposition déroge aussi à la loi qui prévoit une augmentation au 1er janvier, mais Macron se permet d’offrir des petits cadeaux... en période électorale !
Les régimes complémentaires représentent en moyenne un tiers de la pension totale. L’Agirc-Arrco, la retraite complémentaire de l’ensemble des salariéEs du secteur privé gérée paritairement par les syndicats et le patronat, n’envisage pas de revalorisation « exceptionnelle » des pensions. Par contre, son conseil d’administration peut décider, comme cela c’est réalisé plusieurs fois, d’une sous-indexation ou du refus de toute augmentation des pensions lorsqu’il estime que les comptes de l’année sont « dégradés ».
Macron avait annoncé en juillet 2021 que « toute retraite pour une carrière complète devra être supérieure à 1 000 euros par mois » avant le prochain mandat. Aucune disposition n’a été prise à cet effet, notamment aucune hausse de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ancien minimum vieillesse) n’a été envisagée. Alors comment croire à ce président lorsqu’il promet d’indexer le montant des retraites sur le coût de la vie ? Ne serait-ce pas un effet d’annonce pour essayer d’obtenir « la paix sociale » alors qu’il a la ferme intention de porter l’âge de départ à la retraite à 64 voire 65 ans. Mais touTEs ensemble nous serons déterminés à l’en empêcher !