Publié le Samedi 27 mai 2017 à 10h20.

Maine-et-Loire : Contre la marchandisation de la protection de l’enfance, mobilisation !

« L’enfant est au cœur de nos choix », déclarait il y a peu Christian Gillet, le président UDI du Conseil départemental de Maine-et-Loire. Les 800 salariéEs de la protection de l’enfance, mobilisés lundi 15 mai à Angers contre sa politique, n’étaient pas convaincus et se sont fait entendre !

«Retrait des appels à projets, arrêt des réorganisations destructrices de l’Aide sociale à l’enfance », ont exigé une nouvelle fois les manifestantEs. Au côté des travailleurs sociaux manifestaient aussi des salariéEs du Conseil départemental (CD49) et du CESAME (Centre de santé mentale angevin). Des préavis de grève avaient été déposés par la CGT.

La préfecture avait bien tenté d’interdire le parcours de la manifestation devant le CD49, mais les salariéEs ne se sont pas laissé intimider. Une centaine d’entre eux a même pu pénétrer dans les locaux en profitant d’une voiture qui sortait du parking !

L’intersyndicale du social – CGT, FO et SUD (tardivement rejointe par la CFDT... qui vient finalement de la quitter...) – avait déjà réuni 700 personnes le 4 mai dernier. La mobilisation prend de l’ampleur, et des collectifs de salariéEs se forment dans des établissements sans présence syndicale.

Expérimentation libérale

Le secteur de la protection de l’enfance en Maine-et-Loire fait malheureusement office de laboratoire libéral, à travers une mise en concurrence des établissements entre eux, par le recours à des appels à projets, qui ne sont en fait que des appels d’offres déguisés. De 350 à 400 salariéEs sont directement menacés de licenciement. Quatre associations « historiques » pourraient tout simplement disparaître de la carte de la protection de l’enfance du département. Deux associations qui n’étaient pas présentes localement, et qui se financent en partie par des dons, feraient leur entrée : « SOS villages d’enfants », ainsi que la très catholique « Orphelins Apprentis d’Auteuil ».

Quelles qualifications et quelle rémunération pour les salariéEs ? On sait déjà que, là où elles sont présentes, ces associations travaillent au moindre coût, et n’appliquent pas la convention collective en vigueur dans le secteur (CCN66).

Face à l’obstination du Conseil départemental, les salariéEs ne lâchent rien. À l’issue de la manifestation du 15 mai, une AG de grévistes a décidé de poursuivre le mouvement tous les lundis. Des actions décentralisées ont lieu. Lundi 22 mai, ce sont plus de 400 salariéEs qui ont une nouvelle fois manifesté leur colère. Un mouvement qui s’inscrit dans la durée.

Correspondant