Publié le Lundi 19 juillet 2021 à 09h53.

Moteurs à essence interdits à la vente en Europe en 2035. L'emploi doit être garanti pour tous les salariés

La Commission européenne a annoncé, la fin des moteurs à essence et diesel à partir de 2035. Elle a proposé de réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures neuves dans l'UE à partir de cette date, ce qui entraînerait de facto l'arrêt des ventes de véhicules essence et diesel, au profit des motorisations 100% électriques.

Aujourd’hui ce n’est qu’une proposition car il faudra plus d’un an qu’elle devienne une directive obligatoirement applicable, le temps des débats au parlement européen et de validations par les divers gouvernements. Mais le processus vers l’interdiction des ventes des voitures à essence et diesel d’ici à 13 ans est clairement engagé.

Si l’écologie était en ce domaine la motivation principale de l’union européenne elle aurait choisi d’investir massivement dans les transports collectifs et proposé des solutions qui permettent de se passer de l’usage trop souvent contraint de la voiture. Au contraire la Commission européenne défend toujours la priorité à la voiture individuelle. Or le bilan énergétique d’une voiture électrique de l’extraction des terres rares pour les batteries, à la fabrication et au traitement impossible des déchets n’est globalement pas meilleur que celui des voitures à essence.

Chaque constructeur a peut être intérêt à la prolongation des voitures essence et diesel mais l’industrie dans son ensemble est confrontée à la stagnation des ventes d’automobiles « classiques » sur le continent européen  et à la nouvelle concurrence au plan mondial venue de Chine ou de la firme californienne Tesla. Ainsi, la motivation de la commission européenne n’est pas l’écologie mais l’espoir de trouver nouveaux débouchés pour les firmes capitalistes dans leur ensemble. Pas nécessairement plus de voitures mais des voitures plus chères générant plus de profit. Et un pari difficile en période de crise !

Les constructeurs automobiles protestent, d’avantage pour obtenir plus de subventions que contre sur le principe de l’interdiction. L’ancien ministre sarkozyste, Luc Chatel, devenu responsable de la Plateforme automobile, le lobby qui regroupe en France constructeurs, équipementiers et garagistes, a déclaré : il s’agit « d’un scénario catastrophe », mais celui-ci est « envisageable ». De toutes façons la catastrophe n’est pas pour lui.

Les conséquences des propositions de la Commission européenne sont en revanche catastrophiques sur le terrain de l’emploi.  Luca de Meo, directeur général de Renault estimait pour sa part, le 7 juillet, lors d'une audition devant la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, qu’une transition trop rapide vers les véhicules électriques « menacerait 50 000 emplois » en France. Pour la fédération des industries des équipements pour véhicules, jusqu’à 40 000 emplois pourraient être perdus dans les deux ans.

Les grands groupes automobiles sont les responsables des dégâts causés par la production et l’usage des voitures individuelles. Ils veulent maintenant faire supporter aux salariés les conséquences des changements annoncés.

Ce qui se passe pour les fonderies automobiles en cet été 2021 n’est à cet égard qu’un hors d’œuvre. Garantie de l’emploi et interdiction des licenciements sont des exigences à faire valoir tout au long de cette transition vers la voiture électrique. Gouvernement, firmes automobiles et donneurs d’ordre veulent utiliser la situation pour restructurer encore d’avantage afin de garantir leurs profits. Urgence climatique, urgence sociale !