Les statistiques du gouvernement sur les fraudes sont fantaisistes. Elles n’ont pour objet que de culpabiliser les malades et les salariés. Les Grecs étaient coupables du déficit du pays. Au tour des salariéEs en France d’être désignéEs comme responsables de la crise ! Nous sommes tous potentiellement des fainéants, des voleurs, des fraudeurs car nous sommes tous susceptibles de devoir nous arrêter en raison des conditions de vie et de travail dégradées !
Les salariés ne sont pas responsables du « trou » de la Sécu... Ils en sont les victimes : les employeurs bénéficient de 30 milliards d’exonération de cotisations, 30 milliards de salaire indirect (ou socialisé) sont extorqués de la poche des travailleurs. Xavier Bertrand avait échoué à l’Assemblée nationale dans son projet de diminution du montant des indemnités journalières. Pas question d’en rester là, il faut absolument faire payer les malades, en instituant une carence d‘un jour dans la fonction publique, et de la porter à quatre jours dans le privé ! Prestations sociales : réduction de la dette ou baisse du salaire ?
Au nom de la lutte contre la dette et les déficits publics le plan Fillon prévoit une série d’attaques contre les prestations sociales : accélération de la réforme des retraites, réduction des dépenses d’assurance maladie, désindexation de prestations sociales. Cette présentation est un gros mensonge qui cherche à cacher une réalité : la baisse des cotisations sociales… c’est-à-dire des salaires. Malgré les contre-réformes, la Sécurité sociale reste pour les trois quarts financée par nos cotisations sociales, c’est-à-dire par du salaire (socialisé), et non par des impôts. Le manque de financement de la Sécu (communément appelé « trou de la Sécu ») est la conséquence de la baisse des cotisations sociales (30 milliards d’euros d’exonération). Rien à voir avec une dépense de l’État, et donc avec son endettement ». C’est pour compenser cette baisse des cotisations sociales que les gouvernements de droite et « de gauche » ont créé des impôts (CSG, taxes diverses). Ils ont ainsi reporté sur les salariéEs ce que les patrons devaient payer auparavant.
Ceux qui dénoncent aujourd’hui l’accroissement des dépenses de l’État et son endettement ont ainsi allumé l’incendie qu’ils prétendent maintenant éteindre sur le dos des salariéEs. Le refus de toute diminution des prestations sociales, et leur financement intégral par la part patronale des cotisations sociales c’est à la fois défendre nos droits sociaux et défendre notre salaire.