Publié le Vendredi 23 avril 2021 à 11h34.

Occupation du Grand Théâtre à Dijon : tenir et élargir contre la réforme de l’assurance chômage 

Partie des travailleurEs de la culture, l’occupation du Grand Théâtre de Dijon depuis le 15 mars, dans le sillage de celle de l’Odéon à Paris, place au cœur de ses revendications la lutte contre la réforme de l’assurance chômage qui aggrave la précarité. Sans prendre en compte cette revendication unifiante, les médias ont d’abord relayé la parole d’élus favorables à la réouverture des lieux culturels.

Ancrer la lutte

Les trois premières semaines ont été consacrées à la construction et la structuration de l’occupation. Une partie des participantEs se connaissait déjà à travers le CIP (Coordination intermittent·es et précaires), la CGT Spectacle et les liens du travail, mais beaucoup de non-militantEs aux profils divers se sont aussi engagés dans cette première expérience : intermittentEs mais également technicienEs, artistes professionnelEs ou amateurEs, étudianEs...

Aujourd’hui, 80 personnes se relaient pour occuper le théâtre dont la jauge sanitaire est limitée à 20 personnes. Plusieurs AG par semaine avec une rotation des participantEs ont lieu, des commissions thématiques  se sont mises en place, puis des agoras ouvertes à touTEs pour partager avec l’extérieur sur le parvis du théâtre. Lieu de rencontre, l’occupation a permis de tisser des liens avec d’autres groupes en lutte, comme les archéologues de l’INRAP, des collectifs de précaires et d’autres syndicats. Après un début enthousiasmant dans l’émulation générale, les occupantEs ont constaté une baisse de la fréquentation des agoras à partir du « reconfinement » fin mars.

Élargir

Depuis 10 jours, l’occupation de la DIRECCTE et des actions collectives permettent d’alerter la population sur la réforme et redynamisent la mobilisation. Des liens tissés avec les autres lieux occupés en Bourgogne-Franche-Comté (Besançon, Mâcon, Chalon-sur-Saône, Lons-le-Saunier) ont permis des actions coordonnées en plus de la coordination nationale.

À Dijon, comme ailleurs, la possibilité de construire une autre société est aussi en débat et on cherche aujourd’hui l’élargissement malgré la répression et le confinement : le 23 avril et le 1er mai vont être une étape supplémentaire pour essayer d’atteindre la convergence des luttes.