Le plan annoncé prétend répondre à l’urgence de la situation des chômeurs en fin de droits et sans solution financière en 2010. Mais alors que 500 000 personnes pourraient prétendre à cette allocation, de 70 000 à 110 000 personnes seulement en « bénéficieront ». Soit 860 millions d’euros pour les chômeurs victimes de la crise et des règles d’indemnisation restrictives, comparés aux milliards débloqués pour les banques… Annoncé en grande pompe par Sarkozy lors d’une visite dans une agence du Val-d’Oise, le « plan de rebond pour l’emploi » est loin de répondre aux revendications des associations de chômeurs et à l’urgence de la situation. Ce plan comporte trois volets (contrats aidés, formation et allocation exceptionnelle) et se résume à précarité et coercition pour les chômeurs. Les contrats aidés, comme leur nom l’indique, sont surtout une aide pour le patron qui touche une partie du salaire du chômeur, ne créent pas d’emploi et ne sont qu’une aubaine pour précariser un peu plus les salariés. Les formations concerneront sans doute les habituels métiers en tension qui n’arrivent pas à recruter, sans tenir compte des projets des chômeurs, et seront obligatoires sous peine de sanction. Après l’offre raisonnable d’emploi (ORE), Sarkozy invente l’offre raisonnable de formation (ORF). Enfin, l’allocation exceptionnelle d’un montant de 456 euros et d’une durée de six mois est une provocation indécente conditionnée à l’acceptation d’un contrat aidé ou d’une formation. Pour l’association AC !, « le compte n’y est pas et ne garantit qu’un revenu de misère ». Il faut revenir à des taux d’indemnisation (actuellement 57 % en moyenne) permettant de ne pas être contraint d’accepter n’importe quel boulot (pas d’allocation inférieure à 1500 euros net), augmenter tous les revenus de 300 euros, arrêter les convocations à répétition dont le seul but est d’augmenter les radiations, arrêter la chasse aux « fraudeurs » et les discours de culpabilisation envers les chômeurs.
Lucas Maldini