Pôle Emploi, pour son premier anniversaire, présente un bilan catastrophique de sa fusion entre l’ANPE et l’Assedic. Cette réorganisation (désorganisation?) se fait bien évidemment au détriment des demandeurs d’emploi. Sous les ordres de Sarkozy – pour qui le regroupement de l’ANPE et de l’Assedic est une priorité, la direction de Pôle Emploi clame par tous les moyens que la fusion est désormais effective. À défaut de pouvoir mettre en place, sur tout le territoire, les « sites mixtes » (un seul lieu regroupant les personnels ex-ANPE et ex-Assedic), la direction mise sur « l’accueil commun », un lieu d’accueil unique pour les chômeurs mais qui oblige les agents à se partager entre deux sites. Le traitement des demandes d’allocation attendra… Entre les discours de propagande de la direction et la réalité, il y a donc un fossé. Au Pôle Emploi de Garges-lès-Gonesse, inauguré le 30 novembre dernier, le site mixte est depuis fermé pour absence de chauffage… Voulant désamorcer un « syndrome France Télécom » (plusieurs tentatives de suicide ces derniers mois parmi le personnel de Pôle Emploi sur toute la France), la direction a envoyé aux agents un questionnaire relatif aux risques psycho-sociaux, auxquels la moitié des salariés a répondu. Le résultat est sans appel : un stress grandissant, une dégradation des conditions de travail liés entre autres aux consignes contradictoires constatée par 61 % des agents et une pression exercée en hausse… Le premier jour d’ouverture de Pôle Emploi, le 5 janvier 2009, avait été marqué par une première grève. Une seconde suivait trois jours plus tard. Le 20 octobre dernier, 40 % du personnel se déclaraient grévistes, suite à un appel national à la mobilisation. Face à ce mouvement, les directions syndicales ont été incapables de proposer une suite à cette journée, les regards étant plutôt tournés vers les premières élections professionnelles de Pôle Emploi. Malgré tout, les mouvements locaux se sont multipliés. En Bretagne, la grève a été reconduite dans la foulée du 20 octobre. Plus récemment, des collectifs se sont montés sur la région Île-de-France et ont entamé des grèves dont certaines ont duré plusieurs jours : quatre jours à Clichy-la-Garenne, deux jours à Créteil ou à La Courneuve, etc. Ces grèves sont plutôt défensives puisque les collectifs revendiquent essentiellement des conditions de travail correctes, en termes de locaux et/ou d’effectifs. Mais face aux agents, la direction affiche un mépris total en jouant le pourrissement. Ainsi, au quatrième jour de grève, le personnel de Clichy a dû « s’inviter » à une réunion du Comité d’établissement pour pouvoir (enfin) rencontrer le directeur régional. Certaines de ces grèves ont mis en évidence une prise de conscience : une seule journée ne suffit pas à gagner, même partiellement. D’un autre côté, ces grèves isolées pointent l’absence d’un appel intersyndical national : faire converger ces luttes dans la perspective d’une grève qui dépasse la simple journée d’action. Ce mouvement d’ampleur et durable devra aussi se faire en lien avec les associations de chômeurs et de précaires, victimes de la même politique. Malheureusement, ce soutien des deux côtés n’est pas une évidence mais c’est cette perspective qu’il faut défendre pour gagner. C’est le sens d’une déclaration commune regroupant les associations et les syndicats SNU-FSU et SUD. Le comité NPA Pôle Emploi soutient cette déclaration. NPA Pôle Emploi