Publié le Vendredi 21 mai 2021 à 13h44.

Rennes : face à la jeunesse, ils n’ont que la matraque

Suite aux quelques incidents qui ont émaillé la soirée du mercredi 19 mai dans le centre-ville de Rennes après le couvre-feu, Gérald Darmanin, revenant de la manifestation factieuse de la police, a promis que les « forces de l’ordre » appliqueraient désormais une « particulière sévérité » à partir de 21h.

Comment aurait-il pu en être autrement ?

Les pouvoirs publics et les médias semblent surpris par cette soirée, mais comment aurait-il pu en être autrement ?

Comment aurait-il pu en être autrement alors que la gestion de la crise sanitaire par Macron et le gouvernement depuis des mois est catastrophique ? Refus d’imposer des normes contraignantes aux entreprises, refus d’investir massivement dans la santé, dans l'éducation nationale... Le principal choix du gouvernement depuis plus d'un an a été de préserver l'économie et les profits avant de protéger la population.

Comment aurait-il pu en être autrement alors que Macron et le gouvernement n’ont eu de cesse de rejeter la responsabilité de la crise sur des comportements individuels, avec le bâton pour seule politique, répressive et autoritaire ? Comment aurait-il pu en être autrement alors qu’à Rennes comme partout en France, l’expression de nos colères, de nos revendications sociales et politiques sont de plus en plus restreintes voire interdites ?

Comment aurait-il pu en être autrement alors que les étudiantEs et la jeunesse, à Rennes comme partout en France, ont subi de plein fouet la crise : quasi-fermeture des universités, cours en distanciel qui n'ont qu’amplifié les inégalités, précarité et pauvreté qui se sont manifestées devant les banques alimentaires, détresses sociales et psychologiques...

Comment aurait-il pu en être autrement alors que la vaccination partout est restreinte, et qu’y accéder est un parcours du combattant ?

Pour le NPA, la politique répressive et autoritaire de la crise de Macron et son gouvernement n’est que le résultat de l’incapacité et du refus des capitalistes à mettre la production, les grandes entreprises, l’économie, au service du plus grand nombre pour enfin sortir de cette crise.

Les jeunes qui se sont rassemblés mercredi soir n’ont pas besoin de coups de matraques et de gaz lacrymogènes, ils et elles ont besoin de retrouver une vie sociale, scolaire et universitaire, un emploi, la culture... Pour cela il faut notamment accélérer la vaccination, ce qui ne peut passer que par la levée des brevets et la réquisition de toutes les entreprises qui ont un rôle face au virus : industrie pharmaceutique, production de tests, de vaccins, de masques.

Nous l'avons toujours répété : il faut bien évidemment être solidaires des personnels de santé, prendre soin de soi, des travailleurEs en première ligne et de l’ensemble de notre classe face à cette pandémie, réduire au maximum les risques de contaminations, en finir avec cette maladie. Mais pour cela, il faut pointer du doigt les vrais responsables, pas quelques jeunes dansant autour d'un feu.