Publié le Mercredi 29 janvier 2025 à 19h30.

Inondations à Rennes, la faute à la météo ?

Depuis plusieurs jours Rennes et sa région connaissent un épisode pluvieux inédit et intense entraînant des crues des cours d’eau sans précédent depuis des décennies.

Plusieurs rues proches du canal d’Ille-et-Rance ont été sérieusement touchées, et des centaines d’habitantEs ont été évacuéEs dans des centres d’hébergement de la Croix-Rouge. Guipry-Messac est également sous les eaux avec une crue record, et Redon va recevoir l’onde de crue de l’ensemble du bassin versant d’ici la fin de semaine. Le NPA Rennes exprime bien évidemment toute sa solidarité envers ces personnes sinistrées et salue l’engagement du SDIS 35 et de tous les personnels mobilisés pour répondre à cette catastrophe… « naturelle » ? Pas tout à fait.

Urbanisation galopante en zones inondables

Rennes connaît depuis quelques années maintenant une urbanisation galopante. Il ne fallait pas être grand clerc pour supposer que certains terrains seraient largement submersibles aux premières fortes pluies. Aux abords des prairies Saint-Martin, dans le quartier de Confluence… les nouveaux immeubles fleurissent et les grues sont toujours en activité.

Avec 10 000 habitantEs en plus depuis 2015, dû à une hausse du solde naturel mais surtout à une arrivée massive d’habitantEs en lien étroit avec la ligne de train à grande vitesse, la municipalité construit à tout-va. Le Plan local de l’habitat en cours prévoit de livrer 30 000 logements supplémentaires pour la période 2023-2028, dont plus de la moitié dans le cœur de la métropole. Ce sont 188 hectares qui ont été artificialisés entre 2011 et 2017.

La topographie de la ville ne laissant que peu de choix, les constructions se font donc en pleines zones inondables en proximité de la Vilaine ou des canaux. Des besoins fonciers qui font le bonheur des promoteurs immobiliers de la région (Giboire) et des entreprises du monde du béton (Lafarge).

Destruction du bocage

Une artificialisation des terres et une bétonisation qui est par ailleurs largement soutenue par la municipalité et par Rennes Métropole à travers ses projets de la Prévalaye, de Via Silva ou encore d’extension, voire de construction d’un nouveau stade de foot. Avec la destruction de ces terres arables, de ces haies, de ces petits hectares de bocage en ceinture de la métropole, c’est tout un écosystème permettant de retenir les eaux pluviales qui est détruit chaque année par l’équipe municipale et les promoteurs.

Facture payée par les plus pauvres

Des épisodes climatiques inédits de ce type se multiplieront ces prochaines années face à l’inaction politique et la fuite en avant du capitalisme et des gouvernements à son service. En 2020, l’Agence européenne pour l’environnement annonçait déjà : « Dans ce scénario le plus optimiste, sur la côte ouest en France, les risques d’inondations seront près de 200 fois plus importants qu’en 2010 ». Et à Rennes, comme partout dans le monde, la facture est payée par les populations les plus vulnérables tandis que promoteurs immobiliers, entreprises du béton et compagnies d’assurances s’enrichissent sur ces crises.

Les inondations de Rennes ne sont pas « la faute à pas de chance », elles sont le résultat de l’aménagement capitaliste des espaces. L’aménagement doit être pensé en fonction de l’environnement et non plus des profits. Pour réduire les inondations, il est aussi essentiel de limiter au maximum le réchauffement climatique par une décroissance écosocialiste de la production. Tout Rennes coule ? À nous d’inonder le système capitaliste !

NPA Rennes