Mardi 11 décembre, Renault a tenu sa 4e réunion de négociation d’un accord de compétitivité pour ses usines et filiales françaises. Sur fond de chantage aux fermetures, Renault veut imposer cet accord avant le 31 janvier, sans attendre l’aboutissement de la négociation interprofessionnelle engagée entre le Medef et les centrales syndicales, destinée au « compromis historique » rêvé par François Hollande.En cas « d’un accord global sur l’ensemble des mesures proposées », la direction a annoncé, au conditionnel, qu’elle « pourrait s’engager à ne pas fermer d’usine en France ». Rusée, la direction n’a pas encore exposé la totalité des coups qu’elle entend porter aux travailleurs. Pour cela, elle attend la réunion du 18 décembre, à deux semaines de fermeture de fin d'année des usines. Mais la direction a déjà annoncé trois mesures. Le regroupement de ses neuf sites industriels en deux pôles régionaux, à l’intérieur desquels elle imposerait la mobilité obligatoire d’un site à l’autre. La mutualisation de toutes les fonctions pas directement liées à la fabrication (qualité, achats, maintenance…) pour réaliser des « économies d’échelle », en clair pour supprimer des postes. Enfin, la remise en cause de clauses des accords de réduction du temps de travail de 1999 qui pourrait conduire à une augmentation de la durée annuelle du temps de travail. Le volet rémunération devrait être abordé à la réunion du 18 décembre.Après des premiers débrayages dans les établissements de Douai et de Lardy, et un rassemblement à Guyancourt, les syndicats CGT et SUD devaient appeler à des arrêts de travail dans tous les établissements le mercredi 12 décembre. Cela pourrait être la première occasion pour les salariés d’exprimer massivement leur opposition à la signature d’un tel accord.Régis Louail
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