Publié le Mardi 3 décembre 2024 à 18h00.

Romans debout contre l’extrême droite !

Le 19 novembre 2023, Thomas, 16 ans, est tué dans une violente rixe à Crépol prés de Romans à la sortie d’un bal, les suspects sont originaires du quartier populaire de la Monnaie. Le drame est récupéré par l’extrême droite et les médias.

Le narratif plaqué est identitaire et raciste : le jeune Thomas aurait été tué parce que blanc par des jeunes non blancs de la Monnaie. Des affirmations que le procureur ne viendra pas confirmer. Qu’à cela ne tienne ! Quelques jours après, 80 militantEs de groupes identitaires armés de barre de fer font une descente à la Monnaie, avec la volonté de venger la mort de Thomas mais sont stoppés par la police.

La maire de Romans, divers droite, participe largement à la stigmatisation et à la relégation du quartier de la Monnaie. Alors qu’elle a participé à la marche blanche pour Thomas puis à celle pour Nicolas tué récemment, elle est absente de celle en hommage à Zakaria, adolescent de 15 ans, tué à l’arme blanche en avril 2024 à la Monnaie alors qu’il s’interposait pour stopper une bagarre. Sur les affiches autorisées à Romans, on voit Thomas et Nicolas mais pas Zakaria, ce qui reflète parfaitement la volonté raciste de la maire de ghettoïser toujours plus ce quartier. En accord avec le député de la circonscription RN, ex-Reconquête, élu à la suite du refus de la députée LR de se désister pour la candidate du NFP mieux placée !

Les identitaires à nouveau à l’offensive

Renforcés par la montée du RN aux dernières élections, les groupes d’ultradroite répandent leurs idées nauséabondes en utilisant les faits divers dont sont friands la plupart des médias. Début novembre, les tracts distribués sur le marché et les affiches massivement collées à Romans et autour annoncent une manifestation du collectif « Justice pour les nôtres » créé en septembre par des militants issus de divers groupes identitaires notamment Tenesoun et Argos. Sans honte de l’odieuse récupération de la date anniversaire de la mort de Thomas, ils appellent à la justice contre la « racaille » et les « barbares », aux cris de « justice pour les victimes de l’immigration ».

Victoire de la mobilisation populaire

La résistance s’organise alors et se mobilise autour du slogan « face à la récupération raciste Romans résiste ».

Cette résistance ne part pas de rien, la mort de Thomas a laissé beaucoup de traces notamment chez les jeunes des collèges et lycées où les élèves se sont fortement divisés. Les enseignantEs créent le collectif « Mobilisons l’intelligence collective » qui vise à prendre en compte collectivement les situations de détresse, de colère, que vivent ces jeunes suites aux morts violentes de plusieurs de leurs amis. À la Monnaie, les habitantEs, pour la plupart descendantEs des immigrations, décident de se mobiliser contre la stigmatisation et crée le collectif « Je vote donc je suis » en réaction aux propos de la maire.

La mobilisation part de ces collectifs et de collectifs citoyens issus du NFP, des associations locales comme l’AFPS, l’ASTI, celles d’éducation populaire, du « collectif pour Romans » collectif de citoyens de gauche, des Soulèvements de la Terre, de la FI et du NPA-A, de Solidaires, la CNT et l’UD CGT. Manquent à l’appel PC, PS, EÉLV. Le préfet interdit les 2 manifestations mais, à la suite de référés, le tribunal administratif de Grenoble les autorise. Plus de 800 participants, dont beaucoup de jeunes, dans notre manif dynamique et déterminée contre 200 fascistes ! La manifestation marque une minute de silence à la mémoire de Zakaria et s’arrête devant le monument aux morts en hommage aux combattantEs antifascistes « nous sommes Romans qui se défend », contre le racisme et le fascisme. Interviewée, la maire a félicité les identitaires et dénigré la manifestation populaire !

Nous ne lâchons rien. Cette mobilisation est une victoire et un tremplin pour la journée internationale des migrants contre le racisme et le fascisme du 18 décembre !

Correspondante