Publié le Mercredi 13 mars 2019 à 11h32.

Saint-Denis : grève reconductible au Centre technique

Depuis le 23 janvier 2019, soit plus de 50 jours, les chauffeurs de car de la mairie de Saint-Denis sont en grève reconductible, obligés de bloquer le Centre technique municipal pour se faire entendre. Deux d’entre eux ont entamé une grève de la faim le 1er mars.

À l’origine du conflit, la suppression par la municipalité, à majorité communiste, de la prime panier, mais aussi la journée continue lorsque les chauffeurs sont en accompagnement des enfants en sortie à la journée, ainsi que le paiement des heures supplémentaires (jusqu’à 25 heures par mois lorsqu’elles sont effectuées, au-delà, elles sont récupérées par les agents). 

En plus de remettre en cause leurs conditions de travail et leur pouvoir d’achat, la municipalité emploie des méthodes dignes d’un patronat de choc : directeur de service humiliant et agressant le personnel, menaces, par courrier, à l’encontre du délégué syndical, de poursuite judiciaires, de 45 000 euros d’amendes et de 3 ans de prison, envoi de la police municipale contre les grévistes, etc.

Détermination et courage des grévistes

Ce service, qui a compté jusqu’à 54 chauffeurs est aujourd’hui réduit à 8 chauffeurs. La privatisation y est à l’œuvre au mépris des missions de service public. Les salariés sont des agents de catégorie C, avec des bas salaires, en moyenne 1 400 euros par mois.

La municipalité applique à la lettre la politique d’austérité dictée par le gouvernement Macron et la Cour des comptes. Elle parle de privilèges individuels pour les dénigrer auprès des autres personnels, relayée en cela par la section CGT des territoriaux de Saint-Denis, méthodes d’une époque qu’on espérait révolue ! Cette politique de division des salariéEs est indigne et contre-­productive venant d’une municipalité qui prétend vouloir combattre les politiques d’austérité de l’État et dont le maire, M. Russier, prétend dans les médias soutenir le mouvement des Gilets jaunes.

La mairie et son administration assurent les autres services et agentEs que la suppression d’acquis sociaux ne les concerne pas. Toutefois, si elle arrive à revenir, d’une façon si grossière, sur les acquis d’une catégorie d’agentEs, nul doute qu’elle poursuivra sa politique d’austérité dans d’autres services. Elle a déjà commencé à le faire dans des centres de santé, les centres de loisirs…

Malgré la dureté et la longueur du conflit, les grévistes résistent. Ils tiennent jour et nuit un piquet de grève depuis le mois de février. Ils sont animés par la volonté d’en découdre : une question de pouvoir d’achat, de conditions de travail, et aussi de dignité.

Ils sont soutenus par une intersyndicale FO, SUD, CFDT, FSU, et par une partie des militantEs de la ville, effarés par l’attitude de la municipalité sur « un territoire populaire et combatif ». Plusieurs élus de la majorité, sept élus REVE-Insoumis, un élu PC Front de Gauche, un élu Europe-Écologie-les Verts se sont prononcés en faveur des revendications des grévistes et « pour une sortie rapide d’un conflit ».

Face à l’intransigeance, la violence et le mépris de la municipalité, notre soutien doit être à la hauteur de la détermination et du courage des grévistes.

Correspondantes