Publié le Samedi 26 novembre 2011 à 10h50.

Sarkozy veut encore nous faire les poches

Sarkozy a déclaré la guerre aux salariéEs, leur faisant porter la responsabilité de la dette. Il a décidé de faire payer aux malades et aux chômeurs le prix de sa politique. «Frauder la Sécu, c’est la pire et la plus insidieuse des trahisons de l’esprit de 1945 […] Voler la Sécurité sociale, c’est trahir la confiance de tous les Français. » C’est en ces termes que Nicolas Sarkozy justifie ses nouvelles mesures antisociales. Dans la nuit du mardi 15 novembre, les députés ont décidé de sanctionner les malades en instaurant une journée de carence pour les salariéEs de la fonction publique et une quatrième journée pour les salariéEs du privé. Cette dernière mesure aurait pour conséquence, par exemple, d’amputer le revenu d’un salarié payé au Smic, de 150 euros environ.

Dès le lendemain, le ministre de la recherche et de l’Enseignement supérieur s’empressait de déclarer : « Si jamais, quand vous tombez malade, cela n’a aucun impact sur votre indemnité et votre salaire, ce n’est pas très responsabilisant. Du coup, on a un peu l’impression que la Sécurité sociale est quelque chose sur lequel on peut tirer sans qu’il y ait un impact ». Wauquiez semble oublier que la Sécurité sociale est principalement financée par nos salaires et que son but est justement de permettre aux salariéEs de s’arrêter lorsqu’ils sont malades, tout en étant payéEs ! 

Une fois de plus, au nom de leur dette, le gouvernement entend faire payer aux  salariéEs le prix fort. AccuséEs d’être abusivement malades, ils doivent à nouveau subir  des  régressions de leurs droits en matière de protection sociale. Cette mesure devait rapporter 200 millions d’euros, dont 130 millions pour l’État, alors que les employeurs, qui ne sont aucunement inquiétés, ont à leur actif quelque 16 milliards de cotisations patronales et salariales non versées. Et cela sans compter les 30 milliards d’exonération de cotisations sociales dont ont encore bénéficié les entreprises en 2010. Pour chasser « les voleurs de la Sécu », le ministre du Travail et de la Santé, Xavier Bertrand, a également confirmé son intention d’imposer une amende aux malades dont l’arrêt maladie serait jugé abusif par le médecin conseil de la Sécurité sociale. Une autre mesure injuste qui porte atteinte aux droits sociaux et tend à ignorer et isoler la question des conditions de travail qui se dégradent de plus en plus. Et c’est encore la politique de suspicion à l’encontre des médecins généralistes accusés d’octroyer des arrêts de travail injustifiés. Mais, le 22 novembre, coup de théâtre, Fillon annonce qu’il est prêt à revenir sur le 4e jour de carence dans le privé, à condition de trouver les 200 millions ailleurs. Il aurait été sensible à l’argument selon lequel 35 % des salariés du privé non couverts par des accords collectifs auraient été touchés. On peut se demander si l’argument du Medef qui reprochait au gouvernement le manque de concertation et la déclaration de Parisot soulignant que cela allait « coûter 200 millions d’euros aux entreprises » ne l’ont pas davantage touché... Faire payer les chômeursWauquiez, encore lui, déclarait il y a quelques semaines que la France souffrait du « cancer de l’assistanat ». Dans cette lignée, les bénéficiaires du RSA accuséEs de profiter indument d’avantages sociaux vont se voir imposer sept heures de travail par semaine. Cela devrait débuter au mois de décembre de cette année dans onze départements pilotes. Si les bénéficiaires du RSA refusent, ils pourraient subir des sanctions financières, et donc voir leur seul revenu baisser… Il est clair pour Nicolas Sarkozy qu’il faut  en effet « mériter ce salaire » : une personne seule touche 466 euros net par mois au titre du RSA et un couple avec un enfant 840 euros ! Que l’on « me comprenne bien,  dit-il, ce n’est pas pour punir, c’est au contraire pour respecter, pour redonner de la dignité, on n’a pas de dignité quand on ne peut survivre qu’en tendant la main ». Pour le NPA, il s’agit une fois de plus de punir et stigmatiser les plus défavorisés, condamnés au chômage par le fait du gouvernement lui-même.

Et nous savons déjà que les attaques ne vont pas s’arrêter là. L’UMP concocte son projet pour 2012 qui selon le Parisien devrait reprendre l’idée du numéro deux de l’UMP, Hervé Novelli, « de supprimer définitivement les 35 heures en laissant aux partenaires sociaux le soin de fixer la durée du temps de travail, branche par branche ». C’est la politique du gouvernement qui crée « le déficit » de la Sécu et « le déficit » de l’État et dont les seules « solutions » seraient de dépouiller toujours plus la population. Le NPA appelle à l’unité la plus large pour faire échec à cette politique de destruction des droits sociaux les plus élémentaires.

Sylviane Charles, Dominique Angelini