Le groupe Latécoère (aérostructures et câblages électriques) a été racheté par le fonds Searchlight Capital Partners en 2019. Malgré une hausse du chiffre d’affaires en 2022, l’entreprise a eu des pertes, dues à des opérations financières douteuses.
En plus de la gestion calamiteuse de leur employeur, les travailleurEs subissent une forte pression exercée par le client principal, Airbus, qui impose des baisses de prix à ses fournisseurs, contraints de rechercher en continu les baisses de coûts et le moins-disant social.
Délocalisation de la production
Après avoir encaissé des fonds européens et une participation de la région Occitanie pour construire « l’usine du futur » sur un terrain bradé par la mairie de Toulouse à Montredon, Latécoère décide de la fermer d’ici à 2024, pour délocaliser la production au Mexique et en République tchèque. Une centaine de postes sont menacés. Sans aucune honte, Searchlight fait encore du chantage, en conditionnant un investissement de 100 millions d’euros à l’effacement de 220 millions d’euros de prêts garantis par l’État (PGE), selon les Échos. Les travailleurEs du site sont en grève depuis le 12 avril. FO et la CGC, majoritaires, ont signé un accord GEPP d’accompagnement pour les suppressions de postes le 18 avril. La CGT refuse cet accord, et organise la mobilisation. Les travailleurEs se sont rassembléEs devant leur usine mercredi 19 avril. Le 20 avril, iels ont aussi participé au rassemblement appelé par la CGT Airbus devant l’usine d’Airbus Saint-Éloi.
Le 24 avril, les grévistes ont rencontré la direction pour exposer leurs demandes : une prime de 20 000 euros pour chaque salariéE de Montredon, le paiement des heures de grève et pouvoir partir dans le cadre de la GEPP quand chaque salariéE le souhaite. La direction leur a répondu : pas de prime, pas de paiement des heures de grève et a confirmé un départ dans le cadre légal avec un préavis de deux mois. La direction les a même accusés de « couler la boîte », un comble ! Le DRH annonce aussi faire venir une dizaine de travailleurEs tchèques pour faire démarrer l’usine. Malgré ces chantages, les travailleurEs ont voté la poursuite de la grève. Une caisse de soutien est en place :
https://www.cotizup.com/latecoere.