Toyota veut faire de son usine d’Onnaing dans le Nord de la France, près de Valenciennes, la première usine automobile de montage à redémarrer en France. La date est fixée au 21 avril. Une réunion du CSE qui s’est tenue le 15 avril a obtenu un vote « pour » des syndicats représentés, à l’exception du syndicat CGT de l’usine qui s’oppose à une reprise pendant la période de confinement. Dans un premier temps la production devrait être de 50 véhicules par jour contre 400 habituellement.
Pour ce redémarrage de l’usine, la direction de l’usine annonce la présence nécessaire de 1 077 volontaires, les 23 et 24 avril, de 1077 autres volontaires les 27 et 28 avril, et de 1 077 autres volontaires les 29 et 30 avril. Chaque équipe travaillerait pendant une session de 7 heures à 14 heures 50.
La reprise de la production en plein confinement est effectivement un scandale. Il ne concerne pas que les ouvriers de l’usine Toyota mais aussi toutes entreprises sous-traitantes qui gravitent autour. C’est un scandale d’autant plus retentissant que, selon les déclarations du directeur de l’hôpital de Valenciennes, le valenciennois constitue un « cluster par rapport aux Hauts de France sur un bassin de population de 800 000 habitants, une zone urbaine dense, avec un risque de propagation plus important ».
Le chantage des petits chefs
Pour le syndicat CGT de l’usine, il est évident qu’il n’y a pas 3 300 volontaires sur un effectif total de 4 000. Pour tenir son objectif, Toyota sera obligé de recourir à des incitations fortes, sinon à l’obligation. Déjà des chefs téléphonent à chacun pour expliquer oralement - c’est meilleur pour le chantage - que la reprise est obligatoire faute d’un arrêt maladie prescrit par le médecin traitant, et sinon la menace d’un licenciement.
Il n’est pas encore assuré que Toyota parvienne à atteindre son chiffre de 3 300 « volontaires » la semaine prochaine et faire repartir l’usine aux conditions qu’il envisage.