Publié le Samedi 11 avril 2009 à 11h06.

Un 9 avril combatif au Havre !

« La CGT veut la grève générale » : c’est sous ce titre que la presse locale rendait compte de la journée d’action du 9 avril, dans une agglomération particulièrement touchée par les restructurations (Port Autonome), le chômage partiel (Renault-Sandouville), les suppressions d’emplois (TOTAL) ou les licenciements (sous-traitants de la métallurgie ou de la pétrochimie).

« La CGT veut la grève générale » : c’est sous ce titre que la presse locale rendait compte de la journée d’action du 9 avril, dans une agglomération particulièrement touchée par les restructurations (Port Autonome), le chômage partiel (Renault-Sandouville), les suppressions d’emplois (TOTAL) ou les licenciements (sous-traitants de la métallurgie ou de la pétrochimie).

Le succès du 19 mars (35.000 manifestants, du jamais vu depuis mai 68) avait incité l’UL CGT à interpeler la confédé en faveur de la grève générale reconductible et proposer sans attendre le 1er mai une journée d’action unitaire et interprofessionnelle sur l’emploi le 9 avril. Il s’agissait, comme le rappelait l’appel unitaire signé par l’ensemble des syndicats (sauf FO et la CGC) et des partis de la gauche, de « faire en petit ce qu’il faudrait faire en grand dans le pays… ».

Ainsi dès 6h30 ce jeudi 9, près de deux cent salariés de diverses entreprises (Renault, TOTAL, Hispano, construction…) bloquaient au niveau de la raffinerie TOTAL le principal axe routier traversant la zône industrielle, perturbant la circulation trois heures durant. Puis, dans un tonnerre de klaxons, une opération escargot s’est ensuite déplacée vers le centre-ville, déclenchant de nombreux gestes de sympathie de la population. Pendant ce temps, des assemblées se tenaient dans les entreprises touchées par les débrayages (communaux, Douanes, EDF…). L’immeuble du Port Autonome, enveloppé par l’épaisse fumée de pneus enflammés, était quant à lui assiégé par 400 travailleurs du port en grève.

Sur l’heure du midi, les salariés de ces différents secteurs, renforcés par une délégation des étudiants en grève, ont convergés en centre-ville pour un barbecue géant devant le casino, symbole du fric comme de la répression syndicale : il s’agissait de permettre aux salariés des entreprises non touchées par ce mouvement de venir manifester leur solidarité.

Lors de l’une des prises de parole, le secrétaire de l’UL CGT a rappelé la nécessité d’un mouvement d’ensemble, à commencer par une manifestation nationale à Paris pour l’emploi, et appelé les autres syndicats à interpeler eux-aussi leurs directions dans ce sens.

Tout le monde est conscient que ce type d’initiative n’est pas en soi une réponse à la hauteur dans un bassin d’emploi où le nombre des licenciements économiques a augmenté de 83% l’année écoulée. Mais face à l’inertie actuelle des grandes confédérations, elle permet d’exprimer la volonté d’en découdre « tous ensemble », et favorise les débats sur les moyens à mettre en œuvre pour faire reculer le gouvernement et le MEDEF.