Par un détournement de langage étonnant, le 49-3, c’est la possibilité pour le gouvernement d’engager sa responsabilité devant le Parlement.
Il s’agit plutôt pour le pouvoir d’échapper à tout contrôle par des assemblées censées représenter, a minima, celles et ceux qui se déplacent encore, souvent sans illusion, pour en élire les membres. Pour Valls, il s’agirait d’être en mesure d’appliquer sans tarder des dispositions qui soulagent les patrons de leurs angoisses à l’idée d’embaucher...
La plupart des ces dispositions répondent à des demandes constantes du patronat de pouvoir précariser l’emploi, aggraver les conditions de travail, bloquer les salaires. La meilleure façon d’obtenir la paix sociale reste la crainte du chômage, de la privation de possibilité de gagner sa vie.
Cet objectif est au coeur de la loi Macron, dont les plus de 100 articles regroupent avant tout des attaques contre les droits des salariéEs : extension du travail de nuit et de week-end ; suppression de la pénalisation des atteintes patronales au droit du travail ; déréglementation des transports publics ; multiples “simplifications” pour les employeurs visant à réduire les droits des salariéEs et des institutions représentatives de personnel, etc. Le tout chapeauté par l’attaque contre le droit du travail visant à supprimer l’alinéa du Code civil qui en exclut les contrats de travail.
Une fois de plus, sans surprise, le gouvernement fait le choix de répondre favorablement aux desiderata patronaux, s’opposant aux revendications portées depuis plusieurs mois par les manifestations, notamment celles des salariéEs du commerce. Avec le complément de la loi Rebsamen, des annonces de Valls sur les indemnités pour licenciement sans cause réelle et sérieuse et autre “facilitations” d’exploitation pour les patrons, nous sommes bien face à une offensive sans précédent du gouvernement.
Manifestement la censure ne viendra pas de la représentation parlementaire.
Comme le montrent les salariéEs de l’AP-HP, seule la mobilisation peut faire reculer ce gouvernement. Nous nous y employons.
Robert Pelletier