Publié le Vendredi 10 septembre 2010 à 11h31.

Vire, une maternité en danger

La loi hôpital patient, santé, territoire dite « loi Bachelot » conduit à la fermeture de nombreux services et unités, notamment en zone rurale, renforçant l’inégalité des citoyens face aux soins comme à Vire une ville de 12 500 habitants, située dans le Calvados. En juillet, l’Agence régionale de santé (ARS) et le directeur du centre hospitalier décident de suspendre l’activité de la maternité, invoquant le manque de médecins et les dangers pour les patients. Pendant des semaines, on a laissé filtrer des rumeurs pour préparer les esprits puis le directeur est opportunément interviewé par la presse. Deuxième étape, à la mi-juillet, on se décide à informer le personnel et les organisations syndicales que la maternité fermera le 16 août si aucun gynécologue n’est trouvé d’ici là, misant sur la faiblesse de la mobilisation de la population et du personnel hospitalier en période de congés. Mais tout ne fonctionne pas si bien pour l’ARS et la direction :- le seul médecin en place refuse de démissionner alors qu’il y est fortement  incité ; - dès l’annonce de la suspension, le collectif regroupant des organisations syndicales, associatives et politiques, créé en 2008, a lancé une campagne de sensibilisation et de pétition auprès de la population et a déjà collecté plus de 16 600 signatures ; - le 20 juillet, un premier rassemblement de 150 personnes a eu lieu devant l’hôpital et le collectif appelle la population et le personnel à se rassembler tous les mardis devant l’établissement ; - des badges et des autocollants (« non à la fermeture de la maternité ») sont diffusés et une campagne d’affichage massif est programmée. La mobilisation semble payer. Sous la pression de l’opinion et de la rue, la direction trouve un deuxième gynéco et l’ARS retire la suspension de la maternité. Mais reste la pérennisation du service avec un troisième médecin. C’est pour cela que le collectif a maintenu la manifestation du 28 août à Vire, qui a regroupé entre 500 et 600 personnes.Le collectif maintient la pression car rien n’est définitivement gagné.Sylvie, David comité de Vire (14)